Même Mattel s'est lancé dans les jeux vidéos ! Cette console était une réponse aux Atari 2600 et aux Philips Vidéopac de l'époque... Mattel a fait entièrement sous-traiter sa machine car il n'y connaissait rien du tout en matière d'électronique. Le résultat est plutôt original ; déjà, l'allure de la console plaqué de faux bois, qui rappelle les premières 2600, donne un aspect assez kitch de nos jours. De plus elle est assez volumineuse, mais le plus étonnant vient des manettes, on dirait des téléphones ! Elle était un peu plus puissante que ses concurrentes, et on trouve de bons jeux dessus tels que Zaxxon de Sega (déjà à l'époque, une adaptation de l'Arcade). Mais la console ne survivra pas au crash de 1983 durant lequel les consoles coulèrent pour laisser la place aux nouveaux micros qui deviennent de moins en moins chers et permettent de bosser et de jouer, un bon argument auprès des parents !

Historique

Vers la fin de 1979, Mattel Electronics, une filiale de Mattel Toys, lança une console de jeux disposant de 12 cartouches apellée Intellivision, pour Intelligent Television. Ce nom étant principalement marketing, Mattel désirant sortir un clavier pour transformer sa console en micro. Mais il parait que ce marketing était tout sauf intelligent, ce qui conduisit la firme au casse pipe en 1984, lors du crash.
Un test se fit dans la région de Fresno en Californie, fin 1979, pour voir si la console allait être bien accueillie. Le test ayant réussi, la firme décida de commercialiser sa machine dans le reste du monde dans l'année 1980. Les ventes furent satisfaisantes (les 200 000 unités prévues furent vendues). Parallèlement, Mattel sorti sa machine sous d'autres noms, par d'autres marques : Super Video Arcade par Sears et TandyVision par Tandy.

Durant cette année, Mattel annonça la sortie imminente d'un clavier permettant de transformer sa console en un véritable micro ordinateur. Pour un prix peu coûteux, il devait la transformer en un micro équipé de 64 Ko de RAM et d'unités de stockage. Par l'odeur alléchante, de nombreuses personnes achetèrent la machine en pensant la changer en micro quand l'extesion sortirait. Mais ils ne virent jamais rien venir ! Seulement vers la fin de 1981, Mattel sortit cette extension, mais juste pour un test aux USA, le prix beaucoup trop élevé de la chose fit crasher le test et finalement l'extension ne sorti pas. Il n'en existe qu'un millier, donc collector !
En 1982, Mattel sorti l'IntelliVoice, un module permettant d'accroitre la qualité sonore de la machine, mais il fallait que les jeux utilisent cette option. Cette même année, l'Intellivision II fut commercialisée, d'un design plus high-tech, cette nouvelle machine était plus compacte que son ainée, mais gardait les mêmes caractéristiques techniques.
En 1983 fut annoncée l'Intellivision III, au CES de janvier 1983, la console fit l'effet d'une bombe, de part ses spécifications techniques. Malheureusement, elle ne sortira jamais. Il en existe aujourd'hui que quatres prototypes... Allez voir du côté du site de Nicolas Sapin qui en possède un : http://perso.club-internet.fr/sap1/

En 1984 se produisit un grand changement, puisque tout ce qui concerne la console fut vendu pour 16.5 millions de dollars. La nouvelle scociété fut nommée Intellivision, inc. puis INTV, inc. Durant 1985 la firme commercialisa l'INTV system III, ou Super Pro System, qui comportait à peu près le même design, ce qui permit de faire revivre quelques temps l'Intellivision.
En 1987 une INTV IV fut annoncée, mais ne vit, encore un fois, jamais le jour. Et finallement, en 1990, la firme décida de stopper toutes ses activités liées à l'Intellivision pour se lancer dans l'édition de jeux sur consoles Nintendo et Sega. La console s'arrête donc là avec un parc de 135 jeux. A partir de là, cette société sombra dans l'oubli, avec sa console.

L'Intellivoice

La console étant architecturée autour d'un Général Instruments, il était très facile d'y ajouter la puce "Orator" permettant la synthèse de voix. C'est Ron Carlson qui fut chargé du projet, Ron Surratt de la programmation et Patrick Jost de l'anaylse et de l'enregistrement des voix.
Le principe était simple, l'Orator disposait de 16 Ko de ROM dans laquelle on pouvait enregistrer des voix. On trouve alors des mots classiques comme "left", "right", et le désormais classique "Mattel Electronics Presents". Ces phrases et mots enregistrés étaient nommés Resrom (pour Resident ROM). Le premier jeu à utiliser ce module fut Space Spartans, pour lequel les voix furent enregistrées dans un labo de General Instruments à New York.
Bien entendu, les débuts du prototype furent difficiles, et après cet enregistrement, les seuls sons qui furent émis par la console tenaient plus de cris de guerre inaudibles que de phrases habituelles. Chacun rejetait la faute sur le dos du collaborateur. Mais finalement, avec un peu de chance et surtout du savoir-faire, le prototype devint une machine pleinement opérationnelle.
Un autre problème se posait : les voix digitalisées tenaient beaucoup de place, et les sons contenus dans la ROM de l'Intellivoice ne suffisant pas, il était nécessaire d'en implémenter dans les cartouches utilisant le module. Le problème était que ces cartouches ne pouvaient embarquer que 4 ou 8 Ko de voix. Les enregistrements étaient donc faits dans les labos de General Instruments, qui optimisaient au maximum la place prise par les enregistrements, au point qu'ils différenciaient les voyelles des consonnes, permettant de changer la qualité d'enregistrement plusieurs fois par mot ! Du travail d'orfèvre.
Malheureusement, les ventes ne furent pas à la hauteur des espérances et seulement quelques jeux utilisèrent ce module.
En 1983, avec la sortie de l'Intellivision II sortit un nouveau modèle d'Intellivoice, permettant d'adapter le module sur la nouvelle console. Mais rien de nouveau.
Du nouveau était tout de même en préparation : des modules en plusieurs languages - dont le français et l'allemand - devaient voir le jour, mais il n'en fut rien. De la même façon, l'Orator devait être implémenté dans la future Intellivision, l'Intellivision III, mais elle ne fut jamais sortie plus loins que l'état de prototype.
Le 4 Août 1983, le personnel s'occupant du projet Intellivoice fut démis de ses fonctions et le projet abandonné.

Mattel Intellivision côté technique

Microprocesseur : GI 16 bits à 500 Khz
Mémoire vive : 7 Ko
Vidéo : 192*160 en 16 couleurs
Son : 3 voies + enveloppes programmables ASDR