Metroid Fusion

Chroniqué par Nicolas Gilles

Metroid Fusion, c'est Metroid 4. Rien que ça. Et pourtant, c'est sur GBA que c'est sorti.

Retour aux sources

Depuis Super Metroid (également appelé Metroid 3) sur Super Nintendo, Samus, la fameuse héroïne de la série, n'avait pas montré l'once d'un pixel.

Pourquoi avoir attendu autant de temps ? Selon Yoshio Sakamoto, le scénariste, c'était tout simplement parce que Nintendo avait peur que le désormais mythique Super Metroid ne porte ombrage à ce nouveau jeu.


Et ça ne rate pas : le jeu présenté lors de l'E3 2001 fait un tollé et se fait défoncer par la critique. Il faut dire que le résultat n'est pas probant et n'a pas grand-chose à voir avec ce que donnera le réel Metroid Fusion, notamment au niveau de la réalisation qui fait plus penser à de la Game Boy Color que de la Game Boy Advance.

Le jeu est développé par le prestigieux studio Nintendo R&D1, le studio à l'origine de la série (au moins du premier épisode et de celui sur Super Nintendo). Plutôt que d'utiliser ce qui avait déjà été fait dans les précédents opus (et qui commencent à dater), le studio reprend ses outils et se base principalement sur le moteur graphique de leur précédent jeu, Wario Land 4.

Ceci explique certainement les spécificités de ce Metroid, qui continue sur les bases de ce qui est devenu le metroidvania, avec l'évolution de Samus propre à la série et la mise en place du genre dans Castlevania Symphonie of the Night.

Un vrai nouvel opus

Metroid Fusion se nomme Metroid 4, cela souligne le fait qu'il n'a rien du remake d'un ancien épisode.

C'est une suite directe à Super Metroid. Pour la première fois, Samus doit faire face à une entité avec qui elle peut échanger. De plus, entre les niveaux, on a droit à des séquences d'introspection où notre super soldate de l'espace nous laisse découvrir ses pensées.

Cela renforce l'immersion, mais le fait est que le scénario se révèle un poil complexe et finalement pas si utile que cela pour réellement profiter du jeu.


Car Metroid Fusion, c'est d'abord un level design de folie.

Une perle de level design

Passer après Castlevania Symphonie of the Night n'est pas évident. Le jeu a posé les bases de ces jeux de plateforme action à tendance exploration, et où l'on découvre de nouvelles aptitudes régulièrement, ce qui nous permet de redécouvrir les niveaux avec un oeil nouveau.

Sauf qu'ici, on est dans l'espace. Les capacités sont donc radicalement différentes. Samus va récupérer des compétences depuis gravées dans l'Histoire : le fait de se mettre en boule, les missiles, etc.


Tout tourne donc toujours autour du fait de reconstituer l'armure ultime pour Samus Aran. Pour cela, vous devez vous connecter sur des ordinateurs qui vous permettront de vous donner approximativement la direction à suivre. Aussi simple qu'efficace.

La durée de vie n'est pas énorme, mais c'est un classique pour ce genre d'aventure. Il faut compter environ 6 à 8 heures pour en voir le bout. Reste que les combats contre certains boss vous donneront pas mal de fil à retordre.

Un ressenti très différent de Super Metroid

On l'a vu plus haut, les développeurs craignaient la comparaison avec Super Metroid. Au final, les deux jeux sont très différents.


Super Metroid a son propre rythme, exclusivement basé sur l'exploration, la difficulté du titre tenant principalement sur la recherche.

Metroid Fusion apporte quelque chose de plus moderne, mais également de plus classique. Certes, on continue de chercher son chemin et on prend énormément de plaisir à découvrir de nouvelles capacités qui vont nous permettre de nous balader un peu plus profondément dans les niveaux.

Mais cela passe la plupart du temps par des combats contre des boss, qui constituent des murs de difficulté à franchir. En cela, c'est décevant à mes yeux, car on ne retrouve pas ce côté solitaire des opus précédents. Mais c'est pourtant la recette qui sera reprise par la suite.