Chroniqué par Nicolas Gilles
Partez à l’aventure avec des vaisseaux en forme de dés. Bon, ça ne va pas être évident de monter dedans, mais au moins, on va pouvoir les jeter (et se les jeter sur la gueule).
Quantum ouvre la boîte
Quand on ouvre la boîte de Quantum (désolé, mais j’assume mon titre pourri), ce que l’on voit direct, ce sont les dés. Et des gros en plus. De quatre couleurs différentes. Un par joueur.
On y trouve également des cartes, des petits plateaux rigides qui vont permettre de fabriquer l’espace de jeu, et des petits carrés en plastique transparent de quatre couleurs également, à la manière de ceux croisés dans Pandemic.
Pour revenir aux dés, on pourra noter qu’il existe deux éditions de Quantum, la première est sortie en 2013 et, souvent, ses dés souffrent de défauts de fabrication. Le jeu ressort en 2015 avec des dés qui n’ont plus aucun soucis et, cerise sur le gâteau, son plus gros et revêtent une robe givrée à la fois sympathique et originale.
Le tout est rangé dans une boite au thermoformage diablement pratique et efficace. Les photos que vous voyez sur cet article sont basées sur l’édition 2015 du jeu.

Exemple de mise en place pour trois joueurs.
Quantum, c’est quoi au juste ?
Eh bien Quantum, c’est un jeu de société, avec des gros dés, dans la plus pure tradition du space opera. Dit comme ça, ça semble un peu bizarre, mais il faut savoir que vos vaisseaux sont en réalité des dés.
Vous disposez de sept dés à votre couleur, mais ils ne correspondront pas tous à des vaisseaux.
Au début de la partie, vous récupérez un grand et luxueux plateau personnel qui vous servira à stocker vos dés et, surtout, à vous rappeler des pouvoirs de vos différents vaisseaux.
Vous commencez donc la partie avec trois vaisseaux - et donc trois dés. Deux autres pourront rejoindre votre flotte durant la partie. Les deux derniers servent à mesurer votre degré de Domination (le nombre de batailles gagnées) et de Recherche (qui vous permettra de piocher une carte si vous arrivez à six).
Enfin, vous disposez de cinq cubes à votre couleur - les fameux cubes Quantum qui donnent leur nom au jeu.

Le plateau personnel, joli et volumineux.
Le but du jeu est simple : être le premier à avoir posé ses cinq cubes. Et pour poser un cube, il va vous falloir disposer vos vaisseaux autour d’une planète de telle sorte que la somme des valeurs de vos dés soit égale à la valeur de la planète.
Les actions de jeu
Et pour arriver à poser vos cubes Quantum, vous disposez, à votre tour, de trois actions, qui sont les suivantes :
- Reconfigurer : c’est à dire relancer le vaisseau (c’est à dire le dé) de votre choix.
- Déployer : placer sur le plateau de jeu un de vos vaisseaux qui avait été détruit lors d’une bataille.
- Déplacer / attaquer : vous pouvez déplacer un de vos vaisseaux de X cases, où X doit être impérativement la valeur de ce dé. S’il tombe sur une case où se trouve un adversaire, un combat s’ensuit.
- Construire un cube Quantum : si on a, autour d’une planète, des vaisseaux dont la somme des valeurs est exactement égale à celle de la planète, on peut utiliser deux actions pour poser un cube Quantum.
- Recherche : augmenter la valeur de sa recherche de 1.
Le système de combat
Pour régler les combats, c’est plutôt simple : l’attaquant lance un dé noir, il ajoute la valeur de son vaisseau à celle de son dé noir. Le défenseur lance un dé blanc, il ajoute la valeur de son vaisseau à celle de son dé blanc.
Celui qui a la valeur la plus basse gagne. Si c’est l’attaquant qui gagne, le dé du défenseur est envoyé dans sa casse, il devra le redéployer par la suite.
Mais si c’est le défenseur qui gagne, il ne se passe rien ! Quantum est donc un jeu qui fait la part belle à l’attaque, puisqu’on ne risque rien ! C’est d’autant plus vrai qu’à chaque combat, vous montez votre domination d’un cran…

Baston !
Or, dès que l’on atteint une domination de 6, on peut poser directement et gratuitement un cube Quantum sur une planète qui n’en comporte pas encore.
Des vaisseaux / dés bien pensés
On pourrait penser que le thème de Quantum est très plaqué, pourtant, il n’en est rien. Tout est parfaitement bien pensé et, surtout, est très raccord.
Ainsi, une Station de Combat (c’est à dire un dé de valeur 1) est très puissante, mais se déplace très lentement. Au contraire, un Éclaireur va se déplacer très vite mais aura peu de chance de remporter un combat.
Et au gré du jeu, on s’y fait bien, les dés s’y prêtant bien. De plus, chaque vaisseau dispose d’une capacité spéciale, comme la Frégate (dé de 4) qui peut se changer en 3 ou en 5 gratuitement.
Cela apporte la fraîcheur nécessaire au jeu et contribue en grande partie à sa fluidité et à la maîtrise de la chance. Bien entendu, cette satanée chance - ou malchance - est toujours bien présente, mais la présence des cartes et des capacités spéciales des vaisseaux permet de la contrer plutôt efficacement.

Il faut faire 9 pour pouvoir poser un cube quantum. C'est le cas ici !
D’ailleurs, le jeu est très différent en fonction des joueurs. A deux, on peut se débrouiller dans son coin, ce qui rend le jeu assez peu intéressant. En revanche, à quatre, c’est un joyeux merdier. Certes, la stratégie en prend un coup, mais le fun remonte également très clairement.
Un univers à géométrie variable
Ce qui est bien avec Quantum, c’est que vous pouvez moduler l’espace de jeu d’une partie à l’autre. Une aide de jeu propose différentes configurations en fonction du nombre de joueurs, mais il est également possible de procéder soi-même.
Cela fait de nouveaux territoires à coloniser, mais attention à ne pas se retrouver avec une aire de jeu qui faciliterait la vie de l’un ou l’autre joueur… Dans tous les cas, les différentes configurations proposées promettent déjà pas mal de belles parties.

Les cartes vous offrent des pouvoirs souvent bien pratiques.

Le thermoformage est très pratique.
Quantum, un jeu pour 2-4 joueurs de Eric Zimmerman, illustré par Georges Bouchelaghem et Kieran Yanner, édité par Funforge pour des parties d'environ 30-60min.
Age conseillé : 13+.