La Home Arcade est une machine assez obscure. Il est assez difficile d’en savoir beaucoup sur cette console sortie en 1982. Il faut alors remonter un peu le temps afin d’en connaître les sources.
Tout commence avec Philips qui, en partenariat avec Signetics sort un processeur. Du nom de 2650 (processeur central) et 2636 (processeur graphique), les deux firmes développeront une plate-forme permettant de démontrer ses capacités. Un peu plus tard, on trouvera le 2637 qui remplacera le 2636. Cette architecture donnera naissance à des machines comme l’Interton VC-4000, ainsi qu’à toute la famille des Arcadia 2001. Enfin bon, on parle de famille, on devrait plutôt parler de clones.
La Home Arcade est donc en quelque sorte la version française de cette console américaine. Fabriquée par Emerson, une firme créée en 1948 et qui s’est peu à peu spécialisée dans l’électronique, cette console marque sa première incursion dans le monde des jeux vidéo. Devant cet insuccès cuisant, vous imaginez bien que ce sera la dernière…
Lors de sa sortie l’Arcadia 2001 sera confrontée aux toutes nouvelles Atari 5200 et surtout Intellivision. La concurrence est rude, et la nouvelle venue ne fait absolument pas le poids, tant en terme de caractéristiques techniques qu’en terme de qualité de jeu. Les jeux sortis ne sont pas exceptionnels, et aucune licence n’est à la portée de la société, la plupart des grands du milieu ayant déjà la main mise sur tout ce petit marché. Certains clones seront bien ébauchés, mais finalement abandonnés faute de temps et de peur d’un procès qui aurait pu coûter la vie à Emerson.
La console a donc beaucoup de mal à se faire une place face cette concurrence. Le sort s’acharne avec la sortie de la Colecovision qui assomme tout le monde avec des caractéristiques techniques proprement hallucinantes pour l’époque. Les faibles capacités de l’Arcadia 2001 sont alors tellement montrées du doigt qu’Emerson envoie des dossiers de presse mensongers sur sa console, en augmentant facticement les caractéristiques de sa machine. Le pot aux roses sera bien vite découvert, ce qui discréditera une société qui n’en avait déjà vraiment pas besoin.
Un coup de trop auquel s’ajoutera le crash de 1984 duquel l’Arcadia 2001 sera une des premières à ne pas se relever.

La licence vendue par Philips n’a pas été achetée que par Emerson, bien au contraire. C’en est même un vrai cauchemard pour le collectionneur moyen tant les machines sont nombreuses. Ainsi, on la voit au Canada (Leisure-Dynamics Leisure-Vision), en Hollande (Grandstand Video Master), en Allemagne (sous trois formes : Hanimex HMG2650, Schmid TVG2000 et Tele-Fever) ou encore en France sous le nom de Advision Home Arcade. Des noms tous différents, sous des marques différentes.
En France, on se souvient de la publicité faite autour de Yannick Noah, qui a eu droit à un jeu de tennis à son effigie. Toujours au niveau des jeux, il est étonnant de voir qu’il existe deux tailles de jeu, certains étant deux fois plus haut que les autres. Cela est très étonnant, surtout que cela ne vient pas de la taille des données embarquées. On peut donc penser que c’était pour mettre en avant les jeux phares…

La plupart des dérivés ont tous grosso modo la même forme. Pour certains, c’est même juste la marque et le nom qui changent !
Sa taille est plutôt réduite par rapport à ses contemporaines. Le produit se veut transportable. Un choix vraiment très moyen quand on sait qu’il faut de toute façon une télévision pour brancher la machine. L’alimentation est donc externalisée, pour pouvoir la brancher plus facilement à un allume-cigare par exemple. Un voyant power est présent afin de ne pas oublier d’éteindre la console. Ce genre de voyant, très courrant de nos jours, était totalement absent à cette époque. Bien pratique.
Autre point très pratique, la Home Arcade propose deux façons de se brancher : sur le câble antenne, ou par péritel. Comme dit plus haut, l’alimentation est externe, classique en 9V avec le sens du courant comme suit : + --)-- - (le plus est englobé par le moins).
Au niveau des manettes, elles font énormément penser à l’Intellivision, avec en plus la possibilité de visser deux mini sticks afin d’améliorer la maniabilité. On trouve deux boutons de tir, et un module numérique, où on peut mettre des overlay afin d’avoir des actions secondaires dans les jeux. Ces derniers sont tous compatibles entre eux.  Certaines versions de consoles ne permettent de jouer qu’aux jeux de leur marque tout simplement parce que la forme physique des cartouches à été modifiée, mais rien de plus.
Les jeux sont pour la plus grande partie des clones de bien piètre qualité. Techniquement un poil au dessus de l’Atari 2600, ils sont pour la plupart assez mal réalisés. Ainsi, l’Aramada de l’Espace (ou Space Attack) a beau être assez joli pour l’époque, les tests de collision sont tellement ignobles qu’il faut parfois tirer jusqu’à trois ou quatre fois sur un même ennemi pour avoir à le toucher une fois ! Minable.
Le Casse Briques, ou Breakaway, récupère ces mauvaises collisions, mais cette fois cela ne pose pas trop de problème. Ce qui en pose par contre, c’est la lenteur de votre sprite allié au fait que la balle change de vitesse un peu n’importe comment. Le jeu est sauvé par un mode deux joueurs assez original. Mixant Pong et Breakout, les deux joueurs sont face à face et doivent protéger leurs briques situées derrière eux afin de ne pas être le premier à ne plus en avoir.
Le plus intéressant est très certainement Tennis Yannick Noah, qui met en scène notre grand tennisman. Rien que plus logique quand on le voit sur l’ensemble des publicités pour la Home Arcade dans l’hexagone. D’une réalisation bien plus sympa, on est étonné par le déplacement des personnages. Ils ont beau être en fil de fer, il n’en reste pas moins que leurs déplacements sont criants de vérité. Par contre, le jeu souffre du même problème que l’ensemble de la ludothèque : il est beaucoup trop lent, ce qui nuit grandement à la jouabilité.

Une console bien exotique, mais dont « l’aventure à l’Ecran », comme l’annonce fièrement la boite, n’aura pas duré longtemps. On peut même ajouter que c’est ce genre de machines qui a créé le crash de 1984. En sortant trop de machines et trop de jeux moyens, le publique ne sait plus où donner de la tête. Du coup, il se fixe sur les micros, certes un peu plus chers, mais proposant une plus grand palette d’utilisation. Le trop grand choix dans la médiocrité aura failli avoir raison du monde des consoles… Pourtant c’était sans compter un certain Nintendo, qui s’apprête alors à lancer sa NES. Mais là, c’est une autre histoire.



La boîte de la Home Arcade.
La boîte de la Home Arcade.


La boîte d'un jeu.
La boîte d'un jeu.


La boîte ouverte, permettant d'admirer Yannick Noah sous son meilleur profil :)
La boîte ouverte, permettant d'admirer Yannick Noah sous son meilleur profil :)


La Home Arcade propose différentes tailles de cartouches.
La Home Arcade propose différentes tailles de cartouches.


Le manuel page 1
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Le manuel page 2
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Le manuel page 3
Le manuel page 3


Le manuel page 4
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Le manuel page 5
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Advision Home Arcade côté technique

Microprocesseur : Signetics 2650 CPU running at 3.58 Mhz
Mémoire vive : 1 ko
Mémoire morte : Rien du tout
Vidéo : 9 couleurs, 4 sprites simultanément à l'écran
Son : Un beeper