La Pico de Sega est une console pour enfants. Cela se voit immanquablement grâce à son look très enfantin. Cela est d’ailleurs assez étonnant au premier abord de voir le logo Sega si typique épaulé par celui beaucoup plus gamin de Pico, avec son ampoule en point sur le I et son soleil pour la lettre O. Le tout démontre clairement que la machine est une machine d’éveil et d’apprentissage pour les plus jeuns.

Ce qui étonne ensuite, c’est que lorsqu’on la branche pour la première fois, on se rend compte que l’adaptateur secteur et le câble péritel utilisés sont ceux d’une Megadrive 2. Cela n’est pas étonnant. Pour construire un jeu où l’ergonomie et le look prime largement sur la technique, Sega n’allait pas inventer un nouveau hardware… C’est donc sa fameuse 16 bits qui est utilisée pour faire tourner cette machine assez étonnante.

La Sega Pico ouverte.
La Sega Pico ouverte.

Elle se présente sous la forme d’une valise, facile à transporter. On regrette toutefois l’absence de compartiment pour transporter le câble péritel et l’alimentation, ce qui oblige à les emporter séparément.
Une fois branchée, la valisette s’ouvre en deux pour disposer dans la partie du bas le pupitre de commandes et dans la partie du haut un jeu qui inclut en même temps un livre.
Commençons par parler de ce que j’ai appelé le pupitre de commandes. Sur la gauche, on trouve un gros bouton rouge d’action, avec quatre flèches de direction en dessous. Cette partie sert finalement assez peu, mais se révèle pratique pour les phases de jeux où il faut par exemple faire avancer une voiture dans une ville vue du dessus comme dans ‘Une journée bien remplie pour Cassis et Abricot’.
Ce qui prend le plus de place, c’est le centre, avec la tablette tactile à utiliser avec le stylo portant la marque Sega et relié à l’unité centrale par un fil. La grande classe quoi.
La majorité des activités proposées par les cartouches Pico est donc basée sur l’utilisation du tactile.

Allumons donc la bête pour voir un peu comment cela se passe. On insère la cartouche de jeu avec le principe que la NES européenne : en biais puis en l’inclinant. Le principe semble assez fiable, mais comme la console ne dispose pas de LED de mise sous tension, il est parfois assez pénible de voir si la console fonctionne ou non, car si le jeu est mal inséré, rien n’apparait à l’écran. Chaque cartouche dispose donc sur son circuit imprimé de cinquante pins sur un seul côté (normal, vu le principe d’insertion), là où les cartouches Megadrive disposent de 32 pins de chaque côté de leur circuit. Les ingénieurs de chez Sega auront donc totalement retouché leur connecteur, ce qui est assez étonnant.
Comme nous l’avons dit, les cartouches sont de grande taille, incluant un livre avec des pages en plastique. En fait, chaque double page correspond à une activité. Chaque jeu propose donc en moyenne cinq activités. Des capteurs permettent de savoir à quel jeu on se trouve et il est possible de passer de l’un à l’autre en tournant simplement les pages. L’ensemble du livre ne raconte donc pas une histoire qui serait épaulée par des animations et des jeux disposés à l’écran. Le tout fait partie d’un même univers, mais ici pas de texte à lire ni d’histoire à suivre.

Fermée, la Pico se transporte comme une petite valise... Avec les câbles dans un sac à part.
Fermée, la Pico se transporte comme une petite valise... Avec les câbles dans un sac à part.

Sur les boites de chaque cartouche, des icones définissent quelles sont les activités qui vont êtres proposées dans ces cartouches-livres. Mémorisation, problèmes, calculs, dessins, reconnaissance des formes et des couleurs, lecture de l’heure, animation, musiques, capacité motrices, lecture… autant de sujets qui sont abordés.
Vous comprenez donc que même si nous autres joueurs – voir collectionneurs – sommes de grands enfants, ce genre de machine ne nous est pas vraiment conseillée.
Reste que certains modes de jeux utilisant l’écran tactile sont assez sympathiques à utiliser. Ainsi, ‘Une année en compagnie de Winnie l’Ourson’ propose un mode de jeu où il faut guider Winnie attaché à un ballon tout en évitant des guêpes qui essaient de claquer le ballon. Certains modes de jeu font donc énormément penser aux principes qui apparaîtront quelques années plus tard sur la portable de Nintendo, la DS. Décidément, cette dernière n’a vraiment rien inventé.
On peut donc amèrement regretter que cet écran tactile n’ait pas été utilisé pour faire des jeux au fun incroyable comme on en trouve sur DS. La réponse est très simple : la Pico est une machine d’éveil, destinée aux plus jeunes. Il n’est donc pas spécialement question de fun vidéoludique, mais plutôt d’apprentissage et d’éveil pour les plus jeunes. D’après les conseils d’utilisation, les jeux se destinés aux enfants de 3 – 5 ans pour les plus simples, et 4 à 7 ans pour les plus avancés.

Une machine à réserver aux collectionneurs fans de Sega, ou pour les papas nostalgiques de l’époque bénite des consoles 16 bits où Sega, c’était encore plus fort que toi.


Les jeux Pico sont assez volumineux puisqu'ils embarquent un mini livre.
Les jeux Pico sont assez volumineux puisqu'ils embarquent un mini livre.

Sega Pico côté technique

Microprocesseur : Motorola 68000 à 8 Mhz
Prix d'origine : 1 490 F