Le Tavernier, une machine bien énigmatique, qui personnifie en quelque sorte la grande époque de la micro-informatique grand public du début des années 80, alors qu’elle n’en était encore qu’à ses balbutiements.
Cette machine est très particulière de part sa commercialisation : elle était proposée en kit ! Et dans un magazine en plus ! Eh oui, le magazine Haut Parleur, durant l’année 1983, propose un dossier fleuve sur le micro-ordinateur en général d’un côté, et de l’autre une explication point par point de chaque élément électronique le composant… avec schémas à la clé, permettant de monter l’ordinateur soi-même, en acheter les pièces détachées (grâce à un partenariat entre le magazine et la société spécialisée FACIM), à raison d’un petit peu tous les mois ! La lecture de ces articles est un vrai régal, et on se rend compte de l’évolution du langage micro-informatique, qui n’était pas encore posé. On notera ainsi l’emploi du terme de mini-ordinateur, qui n’est plus du tout le même actuellement.

Pourquoi le nom de Tavernier ? Tout simplement parce que l’auteur de ces articles n’est autre que Christian Tavernier. La machine a logiquement pris le nom de son auteur.
La machine est assez puissante pour l’époque. Architecturée autour d’un processeur 6809, elle utilise un système d’exploitation nommé Flex. La technologie utilisée est très modulable, puisqu’elle est basée sur différentes cartes qui se branchent sur une carte mère réduite à son strict minimum. Une sorte de système de RAQ s’il on peut dire. Chacun pouvait donc y mettre ce qu’il voulait. Et c’était bien une des forces de la chose : sa modularité, on pouvait y faire ce que l’on voulait, et certains dieux de la micro pouvaient ainsi y adapter ce qu’ils désiraient, faisant de la chose leur machine, unique. C’est ainsi que l’on trouve généralement peu de modèles identiques, principalement au niveau des boîtiers qui sont parfois faits de façon totalement artisanale (bien qu’il était possible de les acheter en pièces détachées aussi). Le point commun persistant est la taille, la machine pesant facilement ses 40 kilos.
Un lecteur de disquettes, très volumineux lui aussi, proposait deux lecteurs de disquettes 5.25.
L’intérêt de la chose, outre l’aspect pédagogique, était tout simplement pécuniaire. La plupart des Taverniers ont été construits afin de limiter les coûts, la machine revenant à environ moitié moins cher qu’un ordinateur de marque à capacités équivalentes ! Mais il fallait savoir jouer du fer à souder et connaître bien l’électronique, ou tout du moins être prêt à apprendre. Le succès se fera donc auprès des fans et des bidouilleurs.


Le Tavernier ouvert
Le Tavernier ouvert

Tavernier côté technique

Microprocesseur : Motorola 6809
Mémoire vive : de 64 à 256 Ko
Prix d'origine : environ 15 000 F