En 1984, ACT (pour Applied Computer Techniques) sort un ordinateur qui fait encore de nos jours figure d'OVNI. L'Apricot Portable ne porte finalement pas si bien son nom que cela. Encore une fois, pour l'époque, c'est plutôt le mot transportable qu'il faudrait utiliser.
La forme est vraiment particulière. La bête embarque un écran LCD monochrome d'une résolution de 640x200. Fabriqué par Hitachi, il est d'assez bonne qualité. Néanmoins, ACT n'étant pas satisfait du contrôleur qu'il juge trop lent, il va totalement le refaire. La qualité est au rendez-vous.

Au niveau du clavier, c'est très original aussi. Tout comme pour les Apricot de bureau, il est sans fil. Il consomme par contre beaucoup puisqu'il demande six piles AA pour fonctionner. Il faut aussi le mettre bien en face de l'unité centrale, car n'importe quel objet placé entre l'émetteur et le récepteur coupera le signal. En le plaçant juste en face, on n'a pas ce problème.
Encore plus innovant est le mode de reconnaissance vocale. Grâce au micro situé en haut juste à droite de l'écran, le logiciel fourni permet à l'ordinateur de reconnaître jusqu'à 4096 mots. Malheureusement, la mémoire vive ne permet que de les embarquer 64 par 64. Il vous faut alors créer un fichier de vocabulaire. Le tout est assez bien fait mais réellement limité, ce qui en fait finalement plus un gadget qu'autre chose.

L'Apricot Portable a un look vraiment particulier.
L'Apricot Portable a un look vraiment particulier.

Au niveau des extensions, une trappe s'ouvre à l'arrière de la machine, donnant à accès à plusieurs prises, avec plus particulièrement une sortie vidéo permettant de brancher un écran couleur supportant une résolution de 640 x 256 en huit couleurs parmi une palette de seize. Le plus sympa, c'est qu'il est possible d'utiliser ce dispositif comme deux écrans complémentaires.
Enfin, un port série RS232, un port imprimante Centronics et un port au format propriétaire Apricot sont disponibles. L'alimentation est intégrée, et accepte une prise comme on en trouve sur la plupart des PC actuels. Le courant accepté va de 110 à 220V, ce qui est très pratique. Ce qui l'est beaucoup moins, c'est qu'il n'y a pas moyen de le brancher autrement ! Pas de batteries, de piles ou quoi que ce soit d'autre, rien. D'ailleurs, on ne trouve pas non plus de poignée pour le trimballer.

Niveau stockage, pas de disque dur, seulement un lecteur de disquettes au format 3.5 pouces d'une capacité de 720 Ko. La mémoire vive est de 256 Ko, mais sera rapidement boostée à 512 Ko d'origine. Les deux modèles sont alors différenciés en FP-256 et FP-512.
La machine se basant sur le standard PC initié par IBM, il n'est pas étonnant de trouver le DOS 2.11 dessus. Par contre, les disquettes sont au format propriétaire Apricot. Un shell graphique est ajouté. Nommé Activity, il permet une interface bien plus pratique que le prompt si austère du DOS, même si on n'atteint tout de même pas des sommets en terme d'ergonomie. Des outils de gestion personnelle comme un traitement de texte, un tableur, un agenda et quelques autres gâteries sont disponibles d'origine. Par contre, rien de tout cela n'est en ROM, il faut obligatoirement les disquettes pour pouvoir en profiter.

Un petit coup de côté pour voir apprécier un peu plus le design.
Un petit coup de côté pour voir apprécier un peu plus le design.

L'Apricot Portable est une machine très étrange. Ce n'est pas à proprement parler un compatible IBM puisque ACT a dévié le système pour le tourner à sa propre sauce. Il n'en reste pas moins que cette machine anglaise est une vraie curiosité pour tous ceux qui s'intéressent à l'histoire de la micro-informatique.


La malette de transport est volumineuse, mais très pratique.
La malette de transport est volumineuse, mais très pratique.

ACT Apricot Portable côté technique

Microprocesseur : Intel 8086 à 5 Mhz
Mémoire vive : 256 ou 512 Ko, extensibles à 1 Mo
Mémoire morte : 32 Ko
Vidéo : LCD monochrome de 640 x 200
Son : un beeper
Prix d'origine : 1 965 livres