Chroniqué par Nicolas Gilles
Child of Eden déconcerte, fait parler de lui, mais ne laisse pas de marbre. Alors, coup de génie ou trip opportuniste pour bobos accros aux jeux vidéo ?On va apporter immédiatement la réponse à cette question dont tout le monde se fout : Child of Eden est une tuerie, tant visuelle que vidéoludique. Une belle claque que l'on n'avait pas pris depuis... Rez. Ca tombe bien, c'est le même mec qui en est à la base : Tetsuya Mizuguchi. Notre homme a également travaillé sur Sega Rally et Space Channel 5. Joli petit pédigrée non ?
En gros, Child of Eden reprend le principe de Rez pour l'améliorer en tout point. Déjà, le jeu dispose d'un scénario digne de ce nom. Enfin, il faut le dire vite car, à l'image du titre dans son intégralité, c'est bien psychédélique.
Le gameplay est sensiblement le même, à savoir que vous évoluez en vue subjective dans ce que l'on pourrait assimiler à un shoot'em up sur rails où on passe du temps à locker jusqu'à huit adversaires... à ceci près que c'est l'ambiance et votre talent de joueur qui va influencer sur l'ambiance sonore. Shoot'em up musical ? C'est également l'image que Rez se trainait. Ce n'est toutefois pas exactement ça : c'est surtout le fait que c'est VOUS qui contribuez à la bande son.
Child of Eden sur Xbox 360.
Car il y a un score à atteindre, qui se matérialise sous forme d'étoiles à la fin du niveau. Ce nombre d'étoiles grossi votre stock général et vous permet de débloquer de nouveaux niveaux. Le jeu n'en compte que cinq mais, derrière son côté contemplatif et onirique, Child of Eden cache un jeu diaboliquement difficile. Et de toute façon, cinq niveaux pour un shoot'em up est quelque chose de très classique.
Mais voilà, si Child of Eden améliore pratiquement tous les points abordés par Rez, il souffre de la même carence principale : c'est tellement barré que certains auront vraiment du mal à accrocher. Du coup, pour se faire un avis, il faut vraiment l'essayer, une fois de plus.
Un dernier mot sur Kinect : c'est sympa, mais vu la difficulté du titre, on reprend bien vite sa manette histoire d'avoir un peu plus de nervosité entre les doigts, et surtout beaucoup plus de précision.
Une patte graphique hors du commun.
Child of Eden
Ce trip sonore et visuel doublé d'un gameplay agréable et empli de finesse fait mouche à tous les coups. La puissance supplémentaire apportée par les consoles plus récentes que la Dreamcast et Rez a permis à Tetsuya Mizuguchi d’élaborer des pirouettes visuelles encore plus scotchantes.
La note : 5/6 (Excellent !)
