Chroniqué par Nicolas Gilles
Deux groupes d’aventuriers dans les catacombes d’un donjon ça fait quoi ? Eh bien ça se fout sur la gueule, pardi !
Il est pas beau mon donjon ?
Dungeon Twister propose à deux groupes de combattants de s’opposer l’un à l’autre, par l’intermédiaire de deux joueurs. Un vilain sorcier malicieux - enfin, un sorcier quoi - a décidé de téléporter ces deux groupes dans les catacombes, histoire de s’amuser à les regarder galérer et se foutre sur la gueule.
Mais pourquoi ne pourraient-ils pas s’entraider pour sortir des catacombes ? Allez-vous me demander. On voit bien que vous n’êtes pas un groupe de combattants.
Installation de Dungeon Twister
Chaque joueur dispose de 8 personnages aux capacités de déplacement et d’attaque complémentaires. Chacun bénéficie en outre d’une compétence spéciale bien pratique. Par exemple, la voleuse peut crocheter des herses (c’est à dire ouvrir des portes), tandis que le troll peut se régénérer.
Les joueurs disposent également d’objets qui pourront servir tout au long du jeu : une armure, une épée ou encore une potion de vitesse (qui permet de bénéficier une fois de plusieurs actions supplémentaires).

Au départ, les tuiles du donjon sont cachées.
Au début du jeu, les huit tuiles qui vont composer l’aire de jeu sont mélangées, puis placées face cachée afin de constituer le donjon. Les tuiles seront dévoilées dès qu’un personnages décidera de les explorer.
Une fois les tuiles placées, chaque joueur va placer, tour à tour et face cachée, l’un de ses pions personnage ou un objet. Les pions seront révélés dès qu’une tuile sera explorée. Et c’est là que ça commence à vriller un peu les neurones, car les objets du joueur adverse peuvent être utilisés par vos personnages… et inversement !
Comment on gagne ?
Le gagnant est le premier joueur à atteindre les 5 points de victoire. Pour récupérer des points de victoire, il faut :
Éliminer un personnage adverse
Faire sortir l’un de ses personnages du labyrinthe (c’est à dire du côté adverse)
Arriver à sortir l’objet trésor en même temps que l’un de ses personnages
A noter que le gobelin compte pour deux points de victoire s’il arrive à sortir du labyrinthe
A son tour, le joueur va jouer l’une de ses cartes actions. C’est cette carte qui définira de combien d’actions dont il va disposer pour ce tour. On peut donc disposer de 2, 3, 4 ou 5 actions. Une fois que toutes nos cartes ont été jouées, on les reprend, et on peut à nouveau les jouer.
Les actions peuvent ensuite être dispatchées comme suit :
Se déplacer
Découvrir une tuile
Faire pivoter une tuile
Utiliser la capacité spéciale d’un personnage ou d’un objet
et bien entendu… attaquer !

Le donjon, une fois qu'il est un peu plus peuplé.
Les combats sont résolus à l’aide de cartes. Bien entendu, c’est le joueur avec la plus grande attaque qui remporte le combat.
La carte jouée va octroyer un bonus d’attaque plus ou moins fort. Le truc, c’est que le nombre de cartes de combat est fixe, et que toute carte jouée est définitivement défaussée ! Il faut donc la jouer fine, pour ne pas laisser votre adversaire avec plein de cartes puissantes alors que vous les avez déjà toutes jouées de votre côté !
On s’écharpille dans la joie et la bonne humeur !
Bien entendu, le jeu fourmille d’autres points de règles que je n'aborde pas ici. Dans tous les cas, la notice annonce fièrement qu’il n’y a aucun hasard dans Dungeon Twister. Bon, en fait, il y en a bien quelques uns tout de même. Et heureusement !
Déjà, le fait d’avoir un terrain de jeu qui change d’une partie à une autre est une excellente chose. Les stratégies sont très larges, et demandent souvent de faire des choix cornéliens, ce qui est un peu une habitude dans ce genre de jeu.
Mais pourquoi Twister ?
Le “Twister” de Dungeon Twister, c’est tout simplement parce que l’on peut tourner les dalles de l’aire de jeu. Et cette mécanique peut changer votre stratégie du tout au tout !

Les tuiles du donjon sont révélées au fur et à mesure de l'exploration des joueurs.
Avec un peu de recul, c’est même la partie la plus importante du jeu… Pas étonnant que cela donne son titre au jeu. Quel plaisir de voir l’horreur se lire sur le visage de votre adversaire qui pensait vous avoir définitivement coincé !
Très bon, mais un poil rugueux
Les règles sont nombreuses, mais s’apprennent tout de même rapidement. Ce n’est pas de là que vient le soucis de Dungeon Twister. Le truc c’est que la direction artistique n’est pas très heureuse et que l’ensemble des parties manquent un peu de fun.

Les cartes de combat et d'action.
Dungeon Twister, un jeu pour 2 joueurs de Christophe Boelinger, illustré par Thierry Masson et Wayne Reynolds, édité par Asmodée pour des parties d'environ 45min.
Age conseillé : 11+.