Chroniqué par Nicolas Gilles
Epix vous propose de plonger dans un monde à l’heroic fantasy visuellement simpliste qui rappelle nos parties de Final Fantasy VI sur Super Nintendo.
Un visuel qui cible clairement un public amateur de retro-gaming
La boite est d’assez petite taille, mais l’illustration et le lettrage du titre du jeu sautent aux yeux. L’illustrateur, Naïade, bien connu pour avoir effectué pas mal d’illustrations dans le monde du jeu de société (et notamment The Big Book of Madness), a fait un sacré beau boulot… tout du moins, quand on est amateur de vieux jeux vidéo.
Le héro, jonché sur ce qui semble clairement être un Chocobo directement sorti d’un vieil épisode de Final Fantasy, donne clairement l’orientation d’Epix. Et même chose pour le lettrage du titre, qui fini en version ultra pixélisée, soulignant une inspiration de l’époque bénie des consoles 16 bits.
Epix cible donc clairement un public de trentenaires nostalgiques.
Mais et les règles d’Epix, c’est quoi ?
Les règles sont un peu à l’image des jeux de cette époque : simples, voir simplistes, mais avec quelques spécificités de gameplay qui leur donnent un côté sans pareil et qui font que l’on se souvient du jeu.

Les cartes représentant les différentes actions possibles.
Dans Epix, le but du jeu est classique : être le premier joueur à prendre le château adverse, ou contrôler le plus de provinces que ses adversaires à la fin des 4 saisons.
Car une partie d’Epix est très courte, puisqu’elle se déroule en seulement quatre tours, ce qui fait au total une petite trentaine de minutes à quatre joueurs, la moitié à deux.
Au début de chaque tour, chaque joueur va choisir secrètement l’une des trois actions suivantes :
- Recruter des soldats : dépenser des pièces pour recruter de nouveaux soldats
- Taxe : permet de récupérer trois pièces
- Déplacement & attaque : comme son nom l’indique, c’est la phase la plus importante
Des attaques basées sur… la prédiction ?
C’est durant cette dernière phase que l’on va pouvoir déplacer ses personnages, et surtout les faire attaquer. Et c’est là qu’Epix révèle un gimmick de gameplay particulièrement bien vu, et finalement très simple.
Le joueur qui attaque va cacher un certain nombre de ses propres pièces de monnaie (on en dispose d’un nombre de fixe en début de partie) dans son poing fermé. Le défenseur va devoir deviner le nombre de pièce qui s’y trouvent. S’il trouve, l’adversaire perd le combat. S’il se trompe, l’attaquant gagne. Dans les deux cas, l'argent est défaussé.

Le très joli plateau de jeu, pour quatre joueurs.
Simple, mais diaboliquement efficace ! Cela oblige chaque joueur à ne pas dépenser ses pièces à tout va pour recruter des soldats, sous peine de laisser trop de chances à son adversaire de gagner.
A cela s’ajoute un système de cartes qui octroient à son possesseur des bonus appréciables en début de partie, et vous aurez un petit jeu en apparence très simple mais qui propose des parties vraiment intéressantes.
A deux ou trois c'est moins drôle
Déjà, c’est assez frustrant, puisque l’on ne joue que sur une moitié de plateau. Ce dernier est recto verso : une face pour jouer à quatre, et deux petits plateaux sur chaque moitié du verso, une pour deux, et une pour trois. Frustrant.
De plus, on sent bien que la richesse vient du jeu à quatre, et c’est là que Epix révèle toute sa saveur, les interactions étant finalement au centre du jeu, et le plaisir de deviner les pièces que possède l’autre joueur dans la main est vraiment fun.

Alors, j'ai combien de pièce dans la main ?
Epix, un jeu pour 2-4 joueurs de Rikki Tahta, illustré par Naïade, édité par Ferti pour des parties d'environ 30 mn.
Age conseillé : 10+.