Comme son nom l’indique, Kingdomino mélange la construction d’un royaume et du domino. Et en plus, à la base c’était dans des stations de montagne. Oui, parfaitement. Pour comprendre, il va vous falloir lire cette chronique…

Des pistes de skis à l’organisation de son royaume


Finalement, Kingdomino n’aurait pas vraiment dû voir le jour. Cela aurait été dommage, mais bon… Car au départ, c’est un petit jeu de société de commande de la part d’une station de ski française auprès de Bruno Cathala.

Le truc, c’est que ce dernier a tellement apprécié la mécanique qu’il avait mise au point qu’il s’est dit qu’il aurait été dommage de la laisser en plan telle quelle. Il a donc repris le travail et a étoffé ce qui n’était au départ qu’un petit jeu promotionnel.

Kingdomino a donc commencé par avoir un peu plus de dominos, puis s’est ensuite doté de cette petite pièce centrale qui permet de réaliser un carré plutôt qu’un rectangle, et a finalement changé de robe.

D’un design axé autour des couleurs des pistes de montagne, on est passé à quelque chose de beaucoup plus grand public (oui, j’ai peur sur des skis), avec un côté moyenâgeux très joliment illustré.

L'objectif est de réaliser un carré de 5 x 5.
L'objectif est de réaliser un carré de 5 x 5.

Construisez votre royaume à grands coups de dominos


Kingdomino se compose de 48 dominos présentant chacun deux carrés de terrains. On compte six types de terrains, clairement identifiés par des couleurs (bleu pour l’eau, jaune pour le blé, etc.).

Au début de la partie, chaque joueur place devant lui un petit carré qui correspond à la moitié d’un domino. Ce petit carré sert de joker : tout type de domino peut y être connecté.

Ensuite, on tire quatre dominos au hasard de la pioche et les ordonne selon les numéros présents sur leur dos, du plus petit au plus grand. On finit par les retourner.

L’ordre des joueurs, pour le premier tour, est défini au hasard. Ensuite, lors de son tour, un joueur va placer son pion sur l’un des domino. Une fois que tout le monde a posé son pion et que les quatre dominos sont pris, on procède de la même façon pour présenter quatre nouveaux dominos.

Chaque joueur va ensuite, selon son tour et en commençant par celui qui a mis son meeple le plus haut, prendre le domino sous lequel se trouve son meeple, puis poser ce dernier sur l’un des quatre nouveaux dominos.

A deux, on passe à un car x 7 pour des parties beaucoup plus tactiques.
A deux, on passe à un car x 7 pour des parties beaucoup plus tactiques.

Il doit ensuite poser son domino sur son terrain, en respectant deux règles simples :
- Son domino doit avoir au moins une face identique pour pouvoir être connecté à un domino déjà posé sur son espace de jeu.
- Le joueur doit impérativement réaliser un carré de 5x5 cases, sans dépasser.

Il est donc possible (souvent en fin de partie), qu’un joueur ne puisse finalement pas poser son domino !

Il sera donc important d’anticiper ce que l’on veut faire, sous peine de se bloquer comme un andouille.

Un mal pour un bien


Le fait d’avoir numéroté les dominos permet de facilement les classer du moins important au plus important. On entre donc dans une mécanique chère à l’auteur : “un mal pour un bien”, et inversement.

Si vous prenez un domino qui rapport plein de points, vous aurez moins de choix pour prendre un domino lors du tour suivant. C’est simple, mais diaboliquement efficace.

Des combos pour compter les points


Pour compter les points, c’est très simple : pour chaque aire d’une même couleur, on va multiplier le nombre de cases de la couleur par le nombre de couronnes présentes.

Et s’il n’y a pas de couronne sur une aire d’une même couleur, il n’y a pas de points !

Autant dire que les dominos dont les cases ont des couronnes seront les plus convoités. Mais serez-vous prêt à vous placer plus loin dans l’ordre du tour pour le prendre ?

A deux ça marche bien aussi


A deux, Kingdomino propose une variante un peu plus avancée, et finalement plus tactique. Bruno Cathala étant particulièrement bon pour nous proposer des mécaniques à deux joueurs, il n’est pas étonnant de voir que Kingdomino ne déroge pas à la règle.

Ainsi, plutôt que de faire un carré de 5x5, on passe à 7x7, ce qui permet d’utiliser les 48 dominos ! De plus, pour qu’il y ait toujours quatre meeples sur les tuiles tirées de la pioche, chaque joueur aura donc deux meeples en main, et non plus un seul.

Il est également beaucoup plus facile d’effectuer des blocages, puisque vous n’avez qu’un seul joueur face à vous. Le truc, c’est que vous aurez régulièrement à faire le choix drastique entre : Je lui pique sa pièce ? Je prend la meilleure pièce pour moi ? Je m’assure de pouvoir choisir en premier au tour prochain ? Les choix sont encore plus cornéliens finalement, et c’est ça qui est bon !


Kingdomino, un jeu pour 2-4 joueurs de Bruno Cathala, illustré par Cyril Bouquet, édité par Blue Orange pour des parties d'environ 15min.
Age conseillé : 8+.
Culte, indispensable !

Kingdomino

Ne vous fiez pas à son design limite enfantin, Kingdomino conviendra à la plupart des âges, et les vieux briscards pourront même se triturer les neurones. C’est un vrai plaisir pour tous, avec des configurations de deux ou quatre joueurs à privilégier.

La note : 6/6 (Culte, indispensable !)