Chroniqué par Nicolas Gilles
Incarner un chat croisé avec une limace, ça fait rêver non ? Ah bon.Une nouvelle espèce : le chat-limace
Vous incarnez un chat limace, enfin, un "Slugcat" selon les développeurs de chez Videocult, des Américains basés à Boston et dont Rain World est le premier jeu.
Vous êtes pénard à vous la dorer au soleil en famille quand une vieille averse vous fait glisser au fond d'un trou (oui, ça c'est pour le côté limace). Mais genre très profond. Mais vous n'êtes pas mort (même si vous n'avez pas de pattes, ça c'est le côté chat).

Et il va falloir remonter. Le début des emmerdes quoi.
C'est joli, mais c'est violent
Graphiquement, Rain World propose un très joli pixel art, souligné par de très beaux jeux de couleur. Mieux que ça, ces effets servent également le gameplay puisqu'il souligne le type d'adversaires auxquels vous avez à faire.
En fonction de leur couleur, certains se contenteront de vous suivre au sol tandis que d'autres pourront même vous traquer de pièce en pièce. Et cela ne pardonne pas : se faire chopper, c'est retourner au dernier point d'hibernation.

Car dans Rain World, les points de sauvegarde correspondent à des endroits où votre limace-chat va pouvoir hiberner... Mais attention, pour pouvoir hiberner, il vous faudra avoir assez de nourriture, c'est-à-dire assez de points de vie. Ne croyez donc pas que tout est gagné dès que vous arrivez en vue d'une tanière...
Démerde-toi
Le but est donc de tracer votre chemin de tanière en tanière jusqu'à la surface. Mais ce n'est pas si simple : le level design est un vrai gruyère et même si votre slugcat se déplace de façon étonnamment agile et mobile, il va souvent falloir chercher pour trouver le bon chemin.
Pire que ça, le jeu se paye le luxe - ou l'outrecuidance, ou la prétention, c'est vous qui choisissez - d'être totalement avare en directives.

En dehors d'une sorte de libellule à la con qui vous indique un chemin souvent bidon (car la liberté est reine dans le level design), vous n'allez pas apprendre grand-chose. Ou alors à la dure. Mais vraiment à la dure.
Par exemple, lorsque l'on perd une vie, on voit que l'on baisse d'un niveau. Niveau que l'on prend lorsque l'on arrive à hiberner dans une tanière. Et alors ? Quel intérêt ? Eh bien la petite icône qui vous bloque le passage vers le monde suivant, c'est le niveau minimal pour pouvoir passer la porte ! Parce que si vous êtes mort trop souvent, le passage est bloqué ! Il vous faut donc parcourir le niveau à l'envers pour hiberner en espérant ne pas se faire chopper par un monstre entre-temps.
Non seulement c'est chiant comme la mort, mais en plus ce n'est JAMAIS expliqué nulle part !

On progresse donc à la dure, avec un jeu qui semble mignon mais qui se révèlent surtout très punitif... Et dissuadant.
En tout cas, le jeu a fini par avoir raison de moi. J'ai laissé tomber. En regardant à droite et à gauche, je vois que la durée de vie frôle la vingtaine d'heures. Je ne comprends pas trop comment le jeu peut arriver à nous tenir en haleine autant de temps. Mystère.
Rain World sur Steam Deck
Le jeu est considéré comme "jouable". Il faut juste jouer un peu avec les résolutions pour en trouver une qui se rapproche de celle de la Steam Deck, car le jeu ne prend pas la résolution native de la console.

Mais rien de gênant dans le jeu, qui se joue parfaitement bien en version mobile.