Le TRS-80 Model III ne fait pas réellement suite au Model II. Ce dernier était clairement orienté pour le marché professionnel, tandis que le modèle qui nous occupe ici effectue un retour aux sources en proposant une machine grand public.
Enfant pas vraiment désiré, ce nouveau modèle est dû aux exigences du FCC. Le FCC est l’organisme qui impose des limitations dans les interférences radio que peuvent causer les appareils électriques. La rumeur voudrait que ce soit Texas Instruments qui ait gentiment rapporté aux oreilles de la FCC que les micro-ordinateurs pouvaient interférer aux ondes permettant de recevoir la télévision. Derrière cette délation se cache bien entendu le désir d’écarter la concurrence afin de promouvoir son propre micro, le TI99/4A.

Le TRS-80 Model I ne passe pas les exigences de 1981, et malgré son énorme succès, sera retiré peu à peu de la vente.
Bien entendu, Tandy ne va pas laisser partir cette poule aux œufs d’or, et plutôt que d’adapter le Model I aux exigences de la FCC, sortira une nouvelle machine. Cela permet également aux ingénieurs internes de balancer cette foutue Extension Interface qui leur avait coûté tant de problèmes (cette extension permettait entre autre de brancher un lecteur de disquettes et d’étendre la mémoire du TRS-80, elle était donc quasi indispensable pour les utilisateurs les plus acharnés).

Le Tandy TRS-80 Model III.
Le Tandy TRS-80 Model III.

Le Model III continu donc sur la lancée du Model II en proposant une machine tout intégrée. Le Model I disposait de son propre écran, pour éviter de squatter trop longtemps celui de la télévision familiale, généralement peu pratique pour travailler au clavier. Ici, on s’affranchi en plus des différents câbles qui viennent parasiter l’installation.
La machine intègre donc un écran monochrome, ainsi que deux emplacements pour des lecteurs de disquettes au format 5,25 pouces. Dans la pratique, peu de TRS-80 Model III auront un lecteur intégré, beaucoup d’utilisateurs préférant se tourner vers un lecteur de cassettes externe bien moins coûteux.

Côté logiciel, le TRS-80 Model III sera doté d’un nouveau Basic. L’objectif est simple : proposer un Basic plus efficient mais compatible avec celui du Model I, pour des raisons évidentes vu la taille du parc de machines installées. Au final, cette compatibilité sera plutôt bonne, bien que partielle. Elle imposera néanmoins une recompilation des programmes, un logiciel permettant de le faire automatiquement étant livré avec chaque machine.

C’est Randy Cook qui va se charger de développer le système d’exploitation. Et le pauvre aura bien du mal ! Tandy, dans sa hâte de sortir la machine, commercialisera des versions non débuggées du TRSDOS de Cook, si bien que ce dernier sera taxé d’incapable, alors qu’il n’était même pas au courant que ces versions étaient en vente ! Cela entraînera un marché parallèle énorme de systèmes d’exploitation améliorant ou tout simplement remplaçant celui développé par Cook.

Dans la même lignée, Tandy sortira le ColorComputer qui prendra rapidement le pas sur la gamme des TRS-80. On verra bien éclore le TRS-80 Model IV, mais sa durée de vie sera minime, Tandy se lance alors dans la guerre du compatible PC, seul salut possible dans un mode micro-informatique de plus en plus dominé par le standard IBM.

Tandy TRS-80 Model III côté technique

Microprocesseur : Zylog Z80 à 2.03 Mhz
Mémoire vive : 16 Ko (extensibles à 48 Ko)
Mémoire morte : 14 Ko
Vidéo : Résolutions texte : 32x16 et 64x16 ; résolutions graphique : 128 x 48 en semi graphique, écran THT monochrome intégré.
Son : Un beeper
Prix d'origine : De 8 195 F à 20 875 F en fonction des options