Gagner, toujours gagner. Et si pour une fois il était question de perdre ? C’est ce que vous propose The Prodigals Club.

Un jeu dont le but est de perdre ?


The Prodigals Club reprend les bases d’un autre jeu du genre, Last Will, du même auteur, Vladimír Suchý, où il était déjà question de perdre sa fortune. Dans Last Will, il s’agissait principalement de possessions immobilières et de gestion globale de sa fortune. The Prodigals Club va encore plus loin en tâchant d’être un looser dans de multiples domaines.

Mais pourquoi perdre sa fortune au fait ? Tout simplement parce que The Prodigals Club n’est autre qu’une confrérie secrète de jeunes gentilshommes qui s’amusent à choquer la haute société. Et quoi de mieux pour les faire sortir de leurs gonds que de ne pas respecter les obligations de réussite de chacun ?

Une boite bien pleine


Tout comme dans Last Will, la boite de The Prodigals Club est particulièrement bien remplie : des plateaux dans tous les sens, des cartes et des tonnes de pions.

Tout cela va servir à alimenter les nombreuses mécaniques qui composent le jeu. Les illustrations rendent à merveille l’ambiance du jeu : très anglaises, très aristocrates, mais également très humoristiques.

L'installation du jeu avec deux compétitions.
L'installation du jeu avec deux compétitions.

Perdre oui, mais pas trop vite non plus


Tout le sel de The Prodigals Club, c’est que ce n’est pas une, mais deux ou trois compétitions simultanées où vous devrez perdre !

Patrimoine, Élections et Mondanités, le score qui sera retenu en fin de partie sera le plus haut score issus de vos trois résultats.

Pour plus de facilité, il est également possible (et même vivement recommandé) de ne commencer le jeu qu’avec deux compétitions. Lorsque vous serez bien rôdés, vous pourrez passer à la troisième.

Cela permet notamment d’avoir pas mal de combinaisons de jeu différentes, ce qui donne des parties souvent assez différentes. En terme de sensations de jeu, c’est relativement original : il faut bien avoir toutes les compétitions en tête et bien observer les autres joueurs. Se focaliser sur une compétition n’est jamais bon… Car vous marquerez alors beaucoup trop dans l’autre compétition.

Deux ou trois jeux en un


C’est la particularité principale de The Prodigals Club : en proposant plusieurs compétitions en parallèle, il propose en fait deux à trois jeux différents !

L'installation du jeu avec trois compétitions. Là, on va causer de choses sérieuses...
L'installation du jeu avec trois compétitions. Là, on va causer de choses sérieuses...

Dans chaque cas, la mécanique principale est la pose d’ouvriers. A votre tour, vous disposez d’un certain nombre d’actions (en fonction du nombre de compétitions simultanées et du nombre de joueurs), matérialisées par des pions de votre couleur.

Compétition mondaine


Alors que tout le monde cherche à être célèbre, vous allez tâcher de vous mettre tout le monde à dos !

Et pour ce faire, vous allez vous évertuer à faire descendre au maximum les quatre pions personnage de votre plateau. Attention à bien tous les descendre sous peine d’avoir trop de points en fin de partie...

Compétition patrimoniale


Vous êtes à la tête d’un parc immobilier très étendu. A vous de ruser pour le réduire et faire baisser sa valeur à grands coups d’achat et revente ! Cette compétition rappelle une version épurée de celle rencontrée dans Last Will.

Compétition électorale


Là c’est très simple : vous devez perdre un maximum de voix.

Les pions sont de parfaits gentlemen.
Les pions sont de parfaits gentlemen.

De nombreux paramètres à gérer… peut-être trop ?


Outre le fait de devoir donner de la tête sur plusieurs compétitions en parallèle, The Prodigals Club nous oblige également à jouer avec les myriades de mécaniques qui viennent agrémenter chaque compétition.

Le tout est parfaitement trouvé, mais complexifie énormément la lecture. Un coup d’oeil sur le jeu de vos adversaire ne pourra donc que vous donner une tendance, mais jamais un décompte clair.

En cela, le jeu atteint un peu ses limites, et ne conviendra donc pas à tout le monde. Ceux qui aiment les salades de mécaniques seront au contraire aux anges.


La compétition mondaine, l'idée est de faire baisser les 4 pions, et pas un plus que les autres.
La compétition mondaine, l'idée est de faire baisser les 4 pions, et pas un plus que les autres.


Votre plateau personnel, avec vos cartes.
Votre plateau personnel, avec vos cartes.



The Prodigals Club, un jeu pour 2-5 joueurs de Vladimír Suchý, illustré par Tomáš Ku?erovský, édité par Iello pour des parties d'environ 45-90min.
Age conseillé : 14+.
Sympathique

The Prodigals Club

The Prodigals Club propose un bon patchwork de mécaniques, toutes très bien imbriquées dans le thème du jeu. L’humour très anglais (même pour un jeu Tchèque) et ses illustrations léchées permettent une bonne immersion. Reste que gérer plusieurs jeux en parallèles, le tout agrémenté d’une salade de mécaniques, ne sera pas forcément du goût de tous.

La note : 3/6 (Sympathique)