Les mains moites de sueur, clignants des yeux sous un soleil dont il avait presque oublié l'existance, l'autiste sort de son habitat fait de listings de codes, d'étagère bondées de vieilles consoles et autres ordinateurs pour affronter le monde réel. Mais que peut bien pousser cette faune au demeurant si discrète et conservatrice à délaisser la chaude torpeur d'une pièce bercée par le son de douze micros pour se retrouver confrontée à des choses horribles comme la circulation, le ciel, les arbres et surtout *les gens* ? Le Vieumikro tout simplement ! Vendredi 7 octobre 2005, il est 18h, je sors du boulot. Je me traine jusqu'à Courcelles pour récupérer mon compagnon de route, Pascal. Nous fonçons au local où je stock mon bordel pour charger une kangoo qui commence à sérieusement tirer la langue sous le poids des quelques IBM et autres gâteries que nous emportons. Il est donc temps de prendre la route. Le chemin est long et à 3h du matin, nous arrivons enfin devant la salle des fêtes dans l'obscurité de la nuit toulousaine.
C'est alors l'occasion pour nous de tester la nouvelle tente révolutionnaire made in Decathlon. Se présentant sous la forme d'une pizza géante lorsqu'elle est pliée, elle peut aussi servir de déguisement de Tortue Géniale lorsqu'on la porte sur le dos. Pour la monter, c'est simple : il suffit de la jeter ! Ce qui est fait en environ deux secondes. Quelques dizaines d'autres plus tard les matelas sont installés et c'est en cerbères avisés que nous nous endormons sur le petit carré d'herbe verte qui jouxte la salle des festivités.
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Debout à huit heures et après avoir été quelque peu dérangé par un chien fou qui se jetait sur la tente vers six heures du matin, je vais me dégourdir les jambes quelques dizaines de minutes avant de voir arriver Jean-François qui nous a gentiment apporté des croissants. Une fois la salle des fêtes ouverte, je commence à vider la voiture et à noter tout ce que j'ai à vendre / échanger (ya du boulot raaaah). Je suis très rapidement suivi par un François Potrzebie parti à 3h du mat de sa Vendée. Je lui donne un petit coup de main pour décharger l'Express qui semble en bout de course mais l'animal est bien outillé. Avec son petit diable (pas Billy hein, mais plutôt le truc à roulettes pour transporter ses énormes cartons), il a tôt fait de soulager sa voiture d'un bon poids de plastique et de ferraille.
Rapidement, pas mal de monde arrive : Tikkaneen, nouveau venu sur Silicium et particulièrement sympa. Nous avons le temps de pas mal discuter avec tout le monde tout en installant ou donnant un coup de main.
L'heure de l'apéro arrive rapidement, et une fois les tables sorties sous le beau soleil du sud et bardées de bouteilles en tout genre, nous pouvons attaquer les choses sérieuses. Plusieurs personnes ont apporté des spécialités locales : Pastis, Arthur et sa Vodka, moi et mon Ratafia... bref, on a de quoi s'émoustiller les papilles.
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Un peu avant de prendre l'apéro, nous sommes allés chez Jeff pour transporter la borne d'arcade. La Kangoo se prêtant très bien à se genre d'exercice - vive les bagnoles dont le coffre est à fond plat ! - nous avons traversé Labège pour montrer que malgré nos allures de chiens mouillés, nous étions tout de même très forts. Quelques minutes plus tard, nous sommes confrontés à la vision extatique d'une icône devenue légendaire sur le chat de l'association Silicium : la piscine de Jeff ! Après plusieurs mois passés à trimer, se cramant allègrement la peau sous l'impitoyable soleil d'été, notre compagnon apporté sa pierre à l'édifice du rafraichissement dominical famillial.
Reprenant nos esprit, il nous faut nous tracer un chemin dans le garage pour sortir la borne et la rapporter à la salle des fêtes. Pour nous au moins, l'apéro aura été amplement mérité (je dis cela parceque ça m'arrange).
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Peu de temps plus tard arrive Joel, alias Bloody Smiley. Au grand désaroi de Thierry et moi, il arrive avec une nouvelle Golf. Exit le casson innomable dont on se demande comment il arrive à rouler, place à une belle voiture blanche ! Bon, la portière droite est condamnée mais on ne va pas faire la fine bouche non plus. Par contre, l'homme est toujours aussi expert dans l'entassement dans une voiture. Proclamé champion du monde de Tetris en vrac, il a fait baver pas mal de monde en proposant à la vente beaucoup de ses machines.
Parallèlement, comme tout le monde commence à être installé, le tour de la salle permet de découvrir les trésors de chacun. François a présenté quelques unes de ses consoles portables : une Gizmondo bien jolie mais en manque sérieux de jeux, une Zodiac 2 qui, alliée à un GPS, à permi de guider l'Express jusqu'à Labège. Pierre a encore impressionné avec ses piles de cartouches MVS. Philou et sa malette de survie Nec présentant de nombreux jeux a tourné pendant une bonne partie du week end.
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Juste avant de manger, Morgan (Odie_One), Manu (Xirius_Thir) et Seb (SbM - Super Bien Membré selon Thierry, mais cela ne nous regarde pas) arrivent pile poil pour l'apéro. PhilDub et JB, notre ethnologue attitré, arrivent rapidement aussi par le train, accompagnée de Melle Laurie, une Potrzebie Jr. Jasz ramènera aussi Pulko Mandy un peu plus tard.
Tout cela commence à faire du monde, et il faut ajouter quelques tables pour permettre à tous d'exposer le matos apporté. Les échanges / ventes commencent à se faire petit à petit la douce mélodie des musiques si caractéristiques des ordinateurs 8 bits se font de plus en plus entendre. Les habitués ne le remarquent même pas, les autres vont acheter de l'Aspégic à la pharmatie en fin de journée.
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Kevin, fraichement arrivé en "maman-mobile" dépose tout un tas de consoles portables. Il sera bientôt suivi par quelques potes à lui et lanceront un bon nombre de parties en réseau tout en jonchant la table de nombreux jeux. Wonderswan, PSP, DS, Supervision, du vieux comme du moins vieux, du bon comme du moins bon, il y en a pour tous les goûts.
Passage obligé lors des manifestations, notre Blatte Thierry est confronté à un Amiga qui déconne. Personne ne sait exactement quel est le but de cet individu. Doit-il ignominieusement mettre totalement en panne la pauvre machine de Commodore où doit-il - du haut d'un inexplicable soucis d'altruisme exacerbé mais coupé court par un manque de chance incroyable - tenter de la remettre en marche ? Nul ne le saura certainement jamais. Dans tous les cas, la machine sera encore une fois venue à bout de l'homme après une combat titanesque qui auré duré le temps d'un week end.
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Parmi les activités diverses de l'après midi, lorsque l'on s'est lassé de voir un homme se battre contre un Amiga, on peut voir un groupe d'hommes se battre contre un IBM PC XT version enclume. Là encore, rien n'y aura fait : la machine ne veut rien savoir. Le CPC quant à lui, foncionne bien, il pousse même le vice jusqu'à aller narguer son monde en clignottant dans tous les sens pour attire encore plus l'attention.
La 2600p de Morgan a fait craquer pas mal de joueurs, et permit de jouer à la légendaire console d'Atari.
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L'après midi passe très vite et il est bientôt l'heure de prendre l'apéro. Ce soir, c'est pizzas et poulet ! Encore une fois, tout le monde mange ensemble. Tous les autistes présents arrivent à lâcher leurs machines pour sortir et se sustenter un peu. La nuit facilite les choses, le monde parait moins vaste et fait donc moins peur. Nous sortons donc avec moins d'appréhention que le midi.
Plus sérieusement, le fait de manger ensemble, et non sur le coin d'une table les yeux rivés sur son écran est une très bonne chose. Cela permet de discuter de choses et d'autres, de faire plus amplement connaissance avec les personnes que l'on ne rencontre que par claviers interposés sur un forum ou un chat. Le noyeau dur des habitués des diverses manifestations que sont la Jaguar Connexion, des Infoticaires et du Vieumikro contribuent à cimenter les conversations.
Après avoir mangé, Arthur et moi lançons un concours. Il porte sur principalement des shoot'em up : Zed Blade sur MVS, R-Type sur Nec, Galaga 88 sur X68000 et Thunderforce IV sur Megadrive. Le but est simple : faire le plus de point avec seulement une vie. De mon côté, je m'occupe du seul jeu qui ne soit pas du même genre avec le Pokemon Mini. Cette petite console sortie dans le plus grand anonymat par Nintendo en 2001 propose deux caractéristiques sympa : elle vibre et dispose d'un détecteur de secousses. Un jeu tout simple est alors disponible : Boxing, où l'on doit secouer comme un boeuf la machine tant qu'elle ne vibre pas. Quand c'est le cas, il faut s'arrêter sous peine de voir son score baisser. Le concours part vite en live et se retrouve vite qualifié de concours de branlette.
Une fois que chaque participant a fait sa partie sur chaque jeu, le total est fait et le gagnat désiré : c'est Xavier, qui se voit remettre un superbe T-Shirt Sega par notre Prez adoré. Certains iront même jusqu'à se prosterner devant lui.
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Le concours de beauté est une animation typique du Vieumikro. Chaque personne peut présenter la machine de son choix et faire monter son quota de sympathie en vantant oralement ses mérites devant un parterre de spécialistes éclairés (heu... les autochtones de la salle quoi). Chacun présente donc sa machine, et le tout se transforme assez rapidement en concours de vanne sur la machine présentée.
François va faire un test et abattre une carte décisive. C'est Laurie, sa fille, qui va présenter la machine. Alors que tout le monde arrangue la foule avec brio, elle se contente de sourir et de tenir la machine. Les votes ne tromperont pas, malgré le fait que la machine présentée soit une sombre version américaine de l'Intellivision, elle receuillera l'écransante majorité des votes. Qui a dit que les collectionneurs étaient des frustrés ? Je ne sais pas, mais il avait probablement raison. La présence d'un François, un fusil de chasse à la main et l'oeil rivé sur un PhilDub lui-même absorbé façon bonne nuit les petits par la sainte progéniture potrzebiesque ne fera que confirmer ce qui peut maintenant être considéré comme un postulat.
Nota : moi je m'en fout je n'ai pas voté ^_^
Dans tous les cas, Laurie a gagné un superbe Euro PC qui fera la joie de son père et de sa phobie de ce genre de machine. De plus, le superbe lot ne marchant pas, papa devra jouer du tournevis pour trouver la panne.
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Après toutes ces péripéties, nous laissons François aux prises avec la nouvelle machine pour nous tourner vers nombre de petites choses plus sympas les unes que les autres. Un Amstrad PC1512 avec un compteur d'heures de vol ! On ne sait pas si ledit compteur fonctionne effectivement. Une petite partie de Metal Slug se fait aussi sans problème, on trouve toujours un partenaire de jeu.
La nuit avance bien vite et, nanti de mon sac de couchage et de mes boules quiès anti-Arthur-qui-a-bu-trop-de-vodka, je m'éclipse au fond de la salle pour me taper un petit somme bien mérité dans l'obscurité régénérante des rideaux.
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La matinée du dimanche passe vite. Elle est pratiquement exclusivement réservée aux échanges / ventes.
Le Prez nous fait une séance de dédicaces du nouveau millésime 2005 du guide micros. Corrigeant quelques erreurs et ajoutant quelques nouvelles fiches machines par rapport aux anciennes, pas mal de collectionneurs repartiront avec un exemplaire dans leur besace. Le guide consoles, quant à lui, est toujours en phase d'écriture. Par contre le travail a bien avancé et la mouture présente permet de déjà plus se rendre compte de ce que donnera le résultat final. Aucune date de sortie n'est pas contre fixée. A l'instar des habitudes d'ID Software, il sortira "quand il sera fini".
On mange tôt, pour que chacun puisse arriver au bercail pas trop tard. Après avoir copieusement dit au revoir aux personnes encore restantes et chargé le Kangoo de pas mal de choses que nous n'avions pas à l'aller, nous reprenons la route pour notre bonne vieille Bourgogne, la tête chargée de souvenir et de promesses tenues.
Fidèle à lui-même, le Vieumikro est toujours aussi bon. Avec des personnes venant régulièrement, on retrouve des amis. Chaque années, de nouvelles personnes viennent découvrir et partager cette passion qui nous dévore mais qui nous est si chère. Un grand moment que nous - indécrotables nostalgiques - ne manquerons pas de nous rappeler pendant encore très longtemps.
