Chroniqué par Nicolas Gilles
Après l'Égypte et la Grèce antique, on passe maintenant aux Viking. Assassin's Creed continue sa remontée du temps avec Valhalla. Faites péter les haches, on va brûler des monastères !Retour au Moyen-Âge
Ou plus exactement au haut Moyen-Âge puisque l'action se déroule à la période des Vikings, autour de 850, en Angleterre.
Cela fait donc bien plaisir de retrouver cette période avec ses châteaux forts, ses épées et ses combats. Toutefois, pas grand chose à voir avec le premier Assassin's Creed, tant au niveau du scénario que du gameplay.

Vous allez devoir mener des attaques contre des supers châteaux forts.
Côté histoire, on retrouve la meta histoire de la série, mais cette dernière sait se faire discrète pour laisser la place au temps des vikings, beaucoup plus intéressant à mes yeux.
Un scénario plutôt agréable
Le scénario n'a jamais été le point fort de la série, et même des jeux Ubisoft en général. Mais ici, on sent clairement qu'un effort a été effectué.
Certes, le scénario n'est finalement qu'une trame de fond, un prétexte pour nous lancer sur les routes et les fleuves du Royaume-Uni et de la Norvège, mais c'est finalement l'ensemble des morceaux de scénario et des sous-quêtes qui donnent toute sa profondeur au jeu. Assassin's Creed deviendrait un vrai RPG ? Cela en prend le chemin, sans toutefois toucher du doigt la maestria d'un The Witcher ou d'un Wkyrim.

Les panoramas vous feront bien apprécier votre PS5.
Au début du jeu, vous pouvez choisir le sexe de votre personnage. Mais vous pouvez également laisser le jeu choisir pour vous. Ce sera alors une femme - il y avait beaucoup de femmes guerrières chez les viking à priori - à part lors d'une partie du scénario bien particulière. Cela reste plausible, mais je n'en dis pas plus pour ne pas vous spoiler.
Dans tous les cas, vous vous appelez Eivor, dite l'amie des loups, du clan du Grand Corbeau. Devant les magouilles et le bordel dans votre pays, la Norvège, vous décidez de quitter le pays auprès de votre frère Sigur, qui est à la tête du clan nouvellement créé.
Votre but sera donc de rallier les différents clans autour du vôtre, pour consolider votre présence outre-Manche afin de créer une belle colonie pour votre clan. On retrouve ainsi le plaisir de faire évoluer son petit chez-soi comme dans Assassin's Creed II.

Il y a parfois beaucoup de neige, mais le monde traversé est beaucoup plus varié.
Des combats plus techniques
Sans surprise, le jeu met clairement en avant les combats, avec toujours deux approches : la discrétion et le rentre-dans-le-lard.
La discrétion vous permet d'assassiner rapidement vos adversaires et de jouer régulièrement de l'arc.
Mais souvent et bien vite, vous vous faites repérer. Mais comme vous êtes une viking, votre hache n'est jamais très loin. Les combats au corps-à-corps sont plutôt techniques et vraiment pas mal foutus.

Vous allez passer du temps sur votre drakar, mais ce n'est pas non plus obligatoire.
Le jeu est aussi bon dans les deux disciplines, très agréables à jouer l'une comme l'autre.
Vous sévirez également sur l'eau, puisque pour faire grossir votre colonie, vous allez piller le territoire qui vous entoure, et plus particulièrement les monastères alentours.
Le christianisme en prend pour son grade, mais on reste toujours dans le politiquement correct.

Il y a même des moutons dans Assassin's Creed Valhalla.
Un vrai level design dans un monde ouvert ?
La grosse nouveauté d'Assassin's Creed Valhalla, c'est la recherche des trésors. Certes, comme dans tous les précédents épisodes, on passe beaucoup de temps à chercher des trésors et tâcher de récupérer des matières premières pour améliorer son équipement.
Dans Assassin's Creed Valhalla, on trouve principalement trois types de trésors : de l'équipement (armes et armures), des livres de savoir (pour débloquer des aptitudes spéciales) et des lingots (pour améliorer votre équipement auprès du forgeron).
Mais pour trouver ces coffres, il va souvent vous falloir réfléchir, observer, et pas mal tourner ! Car ici, il ne suffit pas de tuer les trois gardes qui protègent le coffre (enfin pas seulement), il va falloir vous faufiler jusqu'à lui !

Prêts pour des combats dantesques ?
Vous le voyez sur votre carte, mais souvent la porte est close. A vous de trouver le moyen d'entrer. C'est un vrai plaisir de découvrir la clé de chacune de ces énigmes, même si, à la longue, les ficelles restent finalement peu nombreuses et assez redondantes.
En tout cas, cela fait plaisir de voir un monde ouvert avec un vrai level design qui nous force à observer notre environnement !
Une grande carte, mais pas trop
Assassin's Creed Odyssey m'avait foutu la gerbe tellement il était grand. C'en était décourageant.

Ici, tout est fait pour nous dévoiler une carte certes grande, mais pas non plus totalement immense.
De plus, le jeu comporte quelques autres arcs narratifs qui nous permettent de découvrir d'autres cartes plus petites. Des petits interludes agréables qui permettent de varier les plaisirs.
Les activités y sont nombreuses, avec notamment des petites scènes qui proposent des mini-quêtes souvent totalement what the fuck et à la moralité souvent douteuse. Et comme elles rapportent souvent une belle dose d'expérience, on en profite bien.

Votre personnage, Eivor. La classe non ?
Une évolution addictive... du RPG quoi
Valhalla reprend les mécaniques ultra addictives de la série. On est donc sans arrêt en train de collectionner :
- Explorer la carte pour découvrir tout ce qu'elle recèle
- Faire monter son expérience pour la dépenser en points sur un arbre de compétences proposant plus de 400 points différents
- Rechercher les matières premières pour améliorer son équipement
- Traquer et abattre les Templiers (même si ici ils ne s'appellent pas encore comme ça, forcément puisque l'on est en l'an 850).
Et forcément également, trouver les points de vue qui permettent de monter très haut et dévoiler de bons morceaux de la carte du monde. Sur ce point, AC Valhalla propose de superbes panoramas, avec beaucoup de hauteur comme on les aime !
Et la fin ? Elle est où la fin ?
Au final, j'ai passé 93 heures du le jeu où je me suis vraiment fait plaisir.

Seulement, j'ai juste un petit coup de gueule. Le même que pour les deux précédents épisodes (Origins et Odyssey) : il n'y a pas vraiment de fin. En tout cas pas de générique de fin.
Du coup, on sent bien que c'est la vidéo finale... Mais ensuite on retourne sur la carte et on se dit : "bon ok, j'ai plus de 90 heures de jeu, je fais quoi maintenant ?". Dommage, car c'est assez frustrant là où le reste de l'aventure se passe particulièrement bien.
