Chroniqué par Nicolas Gilles
Dans Clank, vous allez partir à la recherche d’un trésor. Typique ? Tout comme le dragon qui observe chacun de vos mouvements et qui ne manquera pas de vous bouffer si vous faites trop de bruit !
Le principe de Clank
Dans Clank, vous incarnez des aventuriers qui allez devoir investir un château pour aller voler un artefact et revenir couverts de gloire. Comme si c’était si simple… Le truc, c’est qu’il y a également un dragon dans ce château, et vous imaginez bien qu’il ne va pas vraiment vous laisser faire comme ça, sans rien dire.
Votre but est donc de descendre dans les tréfonds du château pour récupérer un - et un seul - artefact, pour ensuite remonter à la surface et accumuler les points.
Il va donc vous falloir procéder discrètement. Dès que vous faites un bruit, vous risquez de réveiller le dragon… Et “Clank”, c’est le son que vous répandez quand vous faites un peu trop de bruit...
Du deck building d’exploration
Clank imbrique plusieurs types de mécaniques. La principale, c’est clairement le deck building.

Vaste plateau de jeu : ici c'est la face jour, mais la face nuit est encore plus complexe !
A la manière d’un Dominion, chaque joueur part avec un deck de dix cartes identique à celui des autres joueurs. A chaque tour, il va pouvoir en acheter de nouvelles. Là où Dominion propose un choix de 10 lots de cartes identiques, Clank utilise un système de Rivière à la Ascension où l’on peut faire ses emplettes parmi un choix de six cartes, toutes différentes.
Les cartes donnent principalement trois possibilités : se déplacer, combattre, et acheter des cartes. A vous de constituer votre deck comme vous l’entendez pour ne pas vous retrouver bloqué sur le plateau. Certaines cartes vous feront faire du bruit, vous devrez donc placer un certain nombre de cubes de votre couleur dans la zone de Clank.
Car ici, vous allez devoir jouer l’ensemble des cinq cartes que vous aurez pioché, meme si cela ne vous arrange pas ! De même, vous pourrez acheter plusieurs cartes lors de votre tour. Cela donne à l’ensemble un côté moins contraint et plus festif que le très austère Dominion.
A la fin du tour du joueur, on complète la rivière de cartes pour qu’elle soit à nouveau à six cartes. Si, parmis ces nouvelles cartes, se trouve au moins une carte avec un icône dragon… vous déclenchez sa fureur !
On place alors tous les pions de la zone de Clank dans le sac du dragon et on tire un certain nombre de cubes… Et chaque couleur tirée, c’est un point de dommage pour le joueur de la couleur correspondante.

Attention à ne pas faire trop de bruit pour ne pas trop brusquer le dragon...
Et attention, car à 10 points de dommage, vous perdez la partie !
Un deck building avec un plateau
Parce que Clank propose un plateau, et un grand. Lorsque vous jouez vos cartes, vous pouvez donc vous déplacer sur ce plateau.
Mais attention, comme vous pouvez le voir sur les images, le plateau est plutôt bordélique, les chemins sont alambiqués : parfois à sens unique, parfois avec des monstres (qui vous demanderont de combattre) et parfois demandant le double de pas… Sans parler des grottes, qui stoppent immédiatement votre déplacement pour le tour en cours.
L’ensemble est très lisible, et les choix sont nombreux.
Un jeu de société où on peut mourir...
Ce n’est pas forcément très banal dans un jeu de société en 2018 : dans Clank, vous pouvez mourir et quitter définitivement la partie, laissant vos petits camarades terminer sans vous.

Les cubes de clank, aux couleurs des joueurs.
Heureusement, cela n’arrive pas souvent, ou alors en fin de partie ; l’ensemble est donc très serré, mais c’est également ce qui fait tout le sel de Clank. C’est ce danger de tous les instants qui vous force à être raisonnable, à mesurer les risques que vous allez prendre.
Lorsque vous mourrez, si vous êtes au dessus du niveau du sol (et donc que vous n’êtes plus dans les sous-sols du château), vous pouvez participer au décompte final des points.
Si au contraire vous mort trop profondément, il y a de fortes chance que vous ayiez été un peu trop téméraire ! Tant pis pour vous, il faudra faire plus attention la prochaine fois…
Dans le décompte : on compte le nombre de points présents sur les cartes que vous avez acheté (comme dans Dominion), les points de votre artefact et des autres objets que vous avez récolté, ainsi que vos pièces d’or. Et forcément, celui qui a le plus de point remporte la partie.
Une petite dose de stop ou encore
Alors, je continue un peu plus profond histoire de choper un artefact de plus grande valeur ? Je joue le fourbe en prenant un artefact de faible valeur mais en me barrant rapidement comme un pourri pour accélérer la fin du jeu ? Je tente d’acheter un sac de transport qui me permettra de transporter deux artefacts ?

Le plateau propose pas mal de pistes à explorer.
Les stratégies sont plutôt variées et, surtout, vous allez devoir adapter votre stratégie aux cartes que vous tirez...
Quid de la durée de vie ?
Non Clank n’est pas un grand jeu de stratégie, en revanche, c’est un jeu aux mécaniques à la fois simples et agréables qui se révèle très fun. Certes, contrairement à un Dominion, il y a peu de cartes permettant de supprimer ses cartes, ce qui limite le coté stratégique.
En fin de partie, on se retrouve donc avec un bon paquet de cartes, ce qui augmente le côté chance… Mais finalement peu importe, car l’ensemble est fun.
Les parties durent une bonne heure, ce qui ne laisse pas le temps de s’ennuyer.
Comme souvent dans les jeux de deck building, la lassitude pointe le bout de son nez après quelques parties. C’est également le cas avec Clank. Toutefois, il propose des évolutions de deux types : de par son plateau de jeu, et de par les cartes que l’on peut acheter.

Les pistes de vie des joueurs : attention à ne pas être trop téméraire sous peine de mourrir prématurément !
Et déjà, dans le jeu de base, le plateau fait deux faces : la face jour et la face nuit. Et pour la face nuit, il faut clairement avoir un peu l’habitude de jouer car c’est beaucoup plus tendu.
Plusieurs extensions sont déjà prévues ou disponibles, permettant de continuer de se faire plaisir dans ce monde d’heroic fantasy un peu barré, joli, et où on rigole finalement pas mal.

Le choix des cartes, pour la partie deck-building de Clank.

Le sac dans lequel on pioche les cubes de clank (de bruit) en cas d'attaque du dragon.

Le rangement est au top.
Clank, un jeu pour 2-4 joueurs de Paul Dennen, illustré par Rayph Beisner, Raul Ramos et Nate Storm, édité par Renegade pour des parties d'environ 30-60min.
Age conseillé : 12+.