Chroniqué par Nicolas Gilles
Premier d'une série aussi longue qu'incontournable, Final Fantasy premier du nom est maintenant à réserver aux fans avertis.Le voilà, le fameux Final Fantasy, dont le nom même tient de la légende. Hironobu Sakaguchi, alors jeune employé au sein de Squaresoft, est chargé de créer un jeu. Sa société étant au bord de la faillite, il décide d'employer le mot "final", tout simplement.
Le jeu s'inspire énormément d'un certain Dragon Quest, également nommé Dragon Warrior aux Etats-Unis, le jeu n'étant jamais sorti en Europe.
C'est donc un jeu de rôle école japonaise qui nait ici, pour finalement prendre le pas sur Dragon Quest. Ce dernier est assez difficile d'accès, et Final Fantasy se veut plus facile à essayer pour les néophytes. Il n'en reste pas moins extrêmement old school, et au final, ce premier Final Fantasy est aussi ardu au premier abord que ne l'est Dragon Quest I.
On retrouve la dream team qui marquera la plupart des épisodes de la saga, à savoir Hironobu Sakaguchi en tant que responsable du projet et de l'histoire, Nobuo Uematsu et ses musiques superbes - incroyable de pouvoir frissoner de plaisir en écoutant une musique NES ! - ainsi que Yoshitaka Amano pour les artworks et le character design - si on peut appeler cela ainsi sur une consoles 8 bits.
Graphiquement, c'est très dépouillé. On retrouve tous les ingrédients d'un RPG : les passages dans les villes où on en apprend plus sur l'histoire en parlant à tout le monde, les déplacement sur la carte - très bien faits pour l'époque avec un effet de perspective - pour se rendre dans divers donjons, le tout ponctué ça et là par des combats totalement aléatoires.
Ces derniers sont tout ce qu'il y a de plus classique... désormais.
Au début du jeu, on commence en choisissant son équipe de quatre personnages. Il faut chacun leur donner une classe et un nom. Les classes influencent bien entendu les futures aptitudes de vos héros.
Comme dans les épisodes suivants, vos personnages vont évoluer en fonction de leur classe - un peu comme les Pokemon ?!? - et cela influencera une fois de plus les armes et autres équipements qu'ils peuvent porter.
Pour la première fois dans un jeu de rôle, les combats se font avec vos personnages à droite et les ennemis à gauche. Sakaguchi a donc pioché dans Ultima et autres Dragon Quest pour faire sa propre sauce et donner naissance à une représentation graphique encore utilisée de nos jours.
Question scénario, c'est très simpliste. Vous êtes le héros et devez aller casser la gueule des méchants... voilà les grandes lignes. Bien entendu - c'est plus profond que cela - après tout Sakaguchi a réalisé ce jeu car il se sentait meilleur pour raconter une histoire que pour mettre en scène de l'action - mais on est tout de même très loin de la profondeur d'un Final Fantasy IV.
Du coup, tout l'intérêt du jeu est son univers très fantasy - forcément, avec un nom pareil - le tout demandant un grand nombre de combats, avec ce fameux leveling adulé de certains et détesté par d'autres.
Et il va vous en falloir du leveling, car le jeu est bien corsé ! D'autant que vu son grand âge, il ne bénéficie pas des raccourcis que l'on connait actuellement !
Ainsi, si l'un de vos personnages devait frapper un ennemi déjà mort, il frappera tout simplement dans le vide !
Le jeu a été adapté sur de nombreux supports. La verison originale, sur Famicom, est sortie en 1987. La version américaine attendra 1990. Elle est quasi identique à la version japonais, avec des noms de sort quelque peu modifé, notamment le "Holy" changé en "Fade" et le "Church" ("église") changé en "Clinic". Abrutis de culs bénis.
Une version MSX2 a également vu le jour et est beaucoup plus proche de la version orginale.
Déferle ensuite la vague de remakes, inaugurée par la version Wonderswan, où les graphismes ont été refaits, pour le plaisir de votre rétine, mais malheureusement toujours aussi désespérément en japonais.
Pour nous autres pauvres européens, il faut attendre 2003 et la sortie de Final Fantasy Origins, compilation des deux premiers épisodes, pour pouvoir nous y essayer en anglais. Une version française arrivera enfin avec Dawn of Souls sur Game Boy Advance, compilation des deux premiers épisode. Une autre version est depuis disponible sur PSP.