Difficile de faire plus culte que ce titre. Il est même très difficile d'en écrire un test. Essayons tout de même...

Tout le monde sait que c'est Shigeru Miyamoto qui est aux commandes du projet qui aboutira à ce jeu d'exception. Mais pourquoi un tel tsunami lors de sa sortie ? De nos jours, on ne discerne même plus ce qui fait l'originalité du titre, tant il est maintenant considéré comme un classique. A l'époque pourtant, il en est tout autre.

La plupart des jeux disponibles sur NES et Famicom sont ce que l'on appelle des jeux de tableaux. Rares sont ceux qui proposent un scrolling. Souvenez-vous du premier Mario Bros (que l'on trouve en bonus dans Super Mario Bros 3), l'action se déroule au sein d'un seul et même écran.
Certains titres comme Lode Runner ou Boulder Dash proposeront des tableaux un peu plus grands qu'un écran de télévision, mais on reste dans la logique d'espace fermé.

Super Mario Bros sur NES.
Super Mario Bros sur NES.

Avec Super Mario Bros, on voit arriver une aire de jeu ouverte, et donc très riche. Le but est d'aller toujours vers la droite pour terminer les 32 niveaux des 8 mondes que compte le jeu. Alors que beaucoup de cartouches vous faisaient encore recommencer tout du début lorsque vous arriviez au dernier tableau, Super Mario Bros vous propose une réelle fin.

Le scénario, quant à lui, reste cantonné aux poncifs du genre : vous devez aller sauver la princesse. C'était déjà le cas dans Donkey Kong, mais le jeu vidéo à l'époque - en dehors des RPG - ne mise absolument pas sur l'immersion du joueur d'un point de vue scénaristique, mais va au contraire tout miser sur le plaisir de jeu. Tout cela tient en un mot : gameplay.

Et là, Miyamoto San a fait très fort, en posant les bases du jeu de plates-formes moderne. Pourquoi avons-nous tous faits cinquante ou cent fois le tour de Super Mario Bros ? Tout simplement pour rechercher de nouvelles choses que nous n'avions pas vues : des 1up, des champignons et autres fleurs, voir des warp zone !
En proposant un jeu qui n'était pas totalement linéaire et laissant une grande part à la découverte, Nintendo a parfaitement compris comment faire un jeu accrocheur.

La version originale, japonaise, de Super Mario Bros sur Famicom.
La version originale, japonaise, de Super Mario Bros sur Famicom.

Le public ne s'y est pas trompé. Rien qu'au Japon, le jeu s'est vendu à 6.8 millions d'exemplaires, ce qui en fait le titre le plus vendu sur Famicom.

Pourtant en Europe, la vague jeu vidéo version console et surtout le jeu de plates-formes apporté par Mario peine à prendre durant les premiers mois.
En effet, après le crash de 1984, les consoles, jusque là américaines, ont totalement coulé au profit des micro-ordinateurs (de type Commodore 64 par exemple). Et on sait bien comme les jeux micros et consoles sont différents.

Il n'y a qu'à voir le dossier effectué par Tilt lors de la sortie de la NES chez nous (numéro 45 de septembre 1987). Je cite : "Les autres cartouches (Golf, Super Mario, Urban Champion et Popeye) apparaissent comme relativement médiocres lorsque l'on les compare avec les autres". Eh oui, les autres, comme ils disent, c'est 1942, Commando et Duck Hunt...
D'après Alain Hugues Lacour - AHL, qui sera par la suite rédacteur en chef de Consoles+ - peu de testeurs professionnels de l'époque ont vu le potentiel de Super Mario Bros, car peu croyaient aux consoles de jeux.

Super Mario Bros est également sorti sur Disk System au Japon.
Super Mario Bros est également sorti sur Disk System au Japon.

Enfin, on parle à tord et à travers de Shigeru Miyamoto, mais il n'était pas seul, bien entendu. Et les musiques ? Ces morceaux de bravoure inoubliables sont dus à Koji Kondo.
Culte, indispensable !

Super Mario Bros

Je parle très peu du jeu en lui-même, c'est vrai. Mais qu'importe, vous y avez tous joué non ? Vous savez bien quel effet font les Champignons et les fleurs !
Super Mario Bros aura en tout cas jeté un sacré pavé dans la marre.

La note : 6/6 (Culte, indispensable !)