Avec son aspect monobloc, le Macintosh et ses descendants (Mac Plus, Mac Classic, etc) sont des ordinateurs transportables. Apple décide alors de faire en sorte que la machine soit réellement portable.
Ce projet, on le doit à Alan Kay, qui, fraîchement arrivé chez Apple, va pouvoir mettre en oeuvre ce qu'il avait tenté de faire chez son ancien employeur, Xerox. En effet, lorsqu'il était employé du PARC, il avait donné naissance à une machine nommée Dynabook, dont Xerox n'avait pas voulu. Une fois arrivé chez Apple, il reprendra le projet pour en faire une machine transportable totalement compatible avec le Macintosh.
Le Macintosh Portable est annoncé en même temps que le Mac IIci. Ce dernier, avec son processeur 68030 donne l'eau à la bouche tandis que le Mac Portable laisse un goût amer avec son simple 68000. Mais pour faire un ordinateur portable, il faut faire des sacrifices... Mais jusqu'où ? Vu le faible succès de la bête, il faut croire que le public n'était pas prêt à investir dans une machine plus nomade mais moins puissante.

Pour cette machine on devrait plutôt parler de transportable...
Ce qui impressionne le plus lorsque l'on voit la machine pour la première fois, c'est sa taille. Elle est assez grosse... et surtout très lourde ! Avec ses sept kilos, il aura contribuer à la musculation de bon nombre de fans de la pomme croquée.
Ce qui marque aussi, c'est l'écran. Monochrome, mais de bonne taille (9,8 pouces) et surtout à matrice active, il est d'une netteté rarement vue sur un micro portable. Au passage, la résolution est boostée à 640x400 au lieu des habituels 512x384.
L'autonomie est très bonne, puisqu'il est possible de tourner pendant cinq à douze heures avant de mettre la batterie à plat. Cela est dû au technologies d'économie d'énergie qui ont été utilisées : le Mitsubishi M50753 stoppe l'utilisation de tous les périphériques non utilisés tandis que le contrôleur de disque Conner NCR 53C80 utilise une technologie coûteuse mais efficace pour alimenter économiquement le disque dur. Cette autonomie sera pratiquement divisée par deux lors de la sortie de nouveaux modèles proposant un écran rétro-éclairé. Cela reste tout de même assez correct et surtout permet une lisibilité accrue. Par contre cette deuxième version utilise une version de mémoire vive plus lente qui fait baisser des capacités déjà très discutées.
Revers de la médaille de cette batterie puissante : elle est au plomb, ce qui contribue au poids du micro. Pour info, c'est la même technique que pour les batteries de voiture ! Par contre, il n'est pas possible d'utiliser la machine lorsque la batterie est en charge.
La machine ne consommant pas plus en mode veille qu'éteinte, il est bien plus pratique de n'utiliser que la veille, ce qui gagne un peu de temps au démarrage. De toute façon il n'y a pas vraiment le choix puisque dès branchée, la machine se met en veille, et peut être remise en route par la simple pression d'une touche.
Le clavier est très confortable, et il est même possible de le moduler pour le mettre en version droitiers ou gauchers, et d'ajouter soit un pavé numérique, soit un trackball (ces deux derniers étant en option). Pas très faciles à installer, mais bien pratiques une fois que c'est fait. Au cours de ce démontage, vous découvrirez que les noms des développeurs sont gravés dans le plastique sous le clavier.

Le Mac Portable fermé.
Au niveau de la mémoire vive, il faut faire la différence entre les premiers et seconds modèles. Le premier embarque 1 Mo et peut être étendu à 9 Mo via une banque de SRAM à 30ns. Le second dispose quant à lui de 2 Mo, extensibles à 8 Mo par une banque de SRAM modifiée (et donc propriétaire).
On trouve aussi un lecteur de disquettes sur le côté droit de la machine. Un disque dur au format SCSI 3.5 pouces peut être ajouté... Vous imaginez la taille du portable pour pouvoir y loger un tel disque. C'est bien entendu le seul Mac portable à proposer cette possibilité. Dans tous les cas, c'est tout de même bien sympathique. Ce disque sera livré en standard avec les deuxièmes versions du Macintosh Portable.

Le sac permettant de transporter la bête. Le tout est très volumineux.
Une machine assez étonnante, sympathique car étant le premier Macintosh Portable, comme son nom l'indique. Les mauvaises langues avanceront qu'elle aurait plutôt dû s'appeler Macintosh Transportable, et il sera difficile de leur donner tord.
La bête sera suivie par le Powerbook 100, une machine techniquement équivalente mais apportant enfin une vrai notion de portabilité.
La machine supporte les OS de 6.0.4 à 7.5.5. Elle a été fabriquée entre septembre 1989 et octobre 1991.