En 1986, Sir Clive Sinclair a vendue la firme qui porte son nom à Amstrad. Par ce fait, il lui est désormais interdit d’utiliser son nom pour vendre des micro-ordinateurs. Mais l’homme a encore des tonnes d’idées, et toujours beaucoup de ressources. Il fonde alors une société nommée Cambridge Computers. Cela va lui permettre de commercialiser son dernier projet informatique, qu’il juge plus que novateur, qui existait alors sous le nom de projet Pandora. A priori, c’est la seule machine que sortira cette firme. Il est à noter que le nom de Cambridge avait déjà été utilisé par Sinclair, avec une calculatrice qui portait ce nom, sortie en 1973.
Cette machine est un portable assez intéressant. Architecturée autour d’un Z80, elle n’offre pas une puissance folle, mais propose des options intéressantes, avec notamment un traitement de textes et un agenda. Les sauvegardes se font via des EPROM, de même que pour l’ajout des programmes. Ces possibilité sont possible grâce aux trois ports cartouche disponibles sur le côté de la bête. Deux servent pour les extensions de mémoire, et la dernière sert pour les EPROM. Le système d’exploitation se nomme OZ, qui propose une navigation sous forme de menus. Ce n’est pas un système multitâche, mais il est possible de passer d’une application à l’autre facilement, mais dans ce cas, seule l’application en cours tourne, les autres sont tout simplement en stand by.
Pour tous ceux qui cherchent à allumer la machine, sachez que le bandeau situé sous l’écran propose quelques explications sur l’utilisation des raccourcis du Z88, et pour l’allumer ou l’éteindre, il suffi de presser les deux touches SHIFT simultanément !
Les logiciels sont divers et variés. Diary permet de gérer son agenda et de définir ses tâches à effectuer. PipeDream est un une sorte de Works, combinant un traitement de texte, un gestionnaire de base de données, ainsi qu’un tableur. Le tout est d’assez bonne qualité, et permet une exportation vers Windows, en format compatible. On y trouve aussi un Basic, fait par BBC, identique à la version BBC Basic classique, mais avec les fonction graphiques et sonores en moins. C’est un Basic interprété, donc assez lent. Vient ensuite une calculatrice, un calendrier, l’heure et la date, une alarme. Filer est le gestionnaire de fichiers maison. Printer ED, un éditeur de code imprimante. On peut se demander l’intérêt d’une telle application, mais elle permet aux bidouilleurs – et ils étaient nombreux sur les machines Sinclair – de développer eux-mêmes un gestionnaire pour leur imprimante. Toutes les imprimantes étaient donc susceptible de fonctionner pour peu que l’on dispose du code ! Panel permet de configurer le système en général. Terminal est un simple émulateur VT-52. Enfin Imp-Export est un logiciel permettant de gérer les transferts de données.
Côté écran, c’est un luxueux LCD de 640 x 64 monochrome affichant 104 x 8 lignes de texte, le tout en trois niveaux de gris. On trouve les piles dans un compartiment placé derrière la machine. Ce compartiment est bizarrement placé, et généralement on essaie d’ouvrir la grande trappe qui est en fait un support pour relever la machine, améliorant le confort de frappe. Justement, à propos de frappe, le clavier est unique, et vraiment bizarre, tout comme les autres machines de la firme. Cette fois, c’est un clavier gomme, mais en une seule pièce. Le résultat est sympathique, et assez confortable, sauf pour la barre d’espacement qui répond assez mal avec les pouces pour de la frappe rapide, mais c’est là une question d’habitude.
Il est à noter aussi qu’il existe un bouton reset vraiment bien protégé, qui se situe juste en dessous de la prise permettant de brancher une alimentation externe.
Une machine vraiment sympathique et bien foutue, mais pas aussi révolutionnaire que Sir Clive le prétendais, mais son image est tellement forte que la machine connaîtra tout de même un succès potable, mais seulement auprès des fans, qui feront vivre la machine de nombreuses années après que Cambrige eut laissé tomber l’affaire.
