Dead Space

Chroniqué par Nicolas Gilles

Dead Space a posé un gros jalon dans le monde du survival horror. S'attaquer à son remake est donc couillu.

Comme dans mes souvenirs

S'attaquer au remake d'un jeu aussi marquant que Dead Space, sorti en 2008 et depuis devenu un modèle très largement copié, est un projet ultra casse gueule.

Car ce qui était original et confinait au génie à l'époque a été tellement repris dans tous les sens que le soufflet risque de tomber à plat... tout comme la série, qui après avoir pris un tournant action à partir du deuxième épisode, et fini par nous proposer un troisième épisode qui a mis un point final à ce qui était devenu une série.


Ici, c'est EA Motive qui est aux commandes. Et donc une toute nouvelle équipe. Et c'est finalement une bonne chose, car on a ici le recul nécessaire à faire un bon jeu, revisité comme il faut.

Et si vous désirez aller du côté des anciens, il y a toujours The Callisto Protocol, du studio Striking Distance et son géniteur Glen Schofield, qui est également l'un des auteurs du Dead Space originel. Le résultat est bien au-dessus des critiques mollassonnes qui ont accueilli le jeu, avec un résultat qui me fait plus penser à un anti-Dead Space puisqu'il privilégie les combats au corps à corps là où notre cutter plasma est là pour tenir les nécromorphes à distance.

Crado

Dead Space est aussi connu pour son ambiance craspec et ses effusions de sang et de trippes. Et là, c'est encore mieux fait, forcément.


Ainsi, on retrouve le fameux cutter plasma, qui va permettre de couper les membres des nécromorphes... mais pas du premier coup. Il va falloir entailler la chair, qui laissera apparaitre les muscles, voir les os, avant d'être coupé.

Et pour tuer un adversaire, il faut lui couper au moins deux membres. Autant dire que l'on tente par tous les moyens de garder ses distances, et que le ressenti visséral du jeu d'origine est parfaitement bien rendu ici.

Evolutions addictives

Tout au long de l'aventure, on cherche des caisses, on récupère des trucs sur les cadavres fumants des monstres, histoire de récupérer un maximum de matos.


Et ce matos, on peut le revendre et acheter des amélioration. Encore mieux, on trouve parfois des plans de nouvelles armes.

Le tout avec différents tableaux d'évolution, où vous dépensez vos points d'expérience dans des arbres de compétences : pour votre tenue (vie, stase, etc.) et pour chacune de vos armes.

Forcément, il faudra faire avec un inventaire trop petit et des munitions souvent en nombre limité.

Appel d'air

Régulièrement, vous pourrez également vous évader, l'espace de quelques dizaines de secondes (le temps que votre réserve d'oxygène se vide), dans l'espace.

Ces phases étaient déjà à couper le souffle dans l'original. C'est encore le cas ici, notamment grâce au sound design toujours aussi excellent.

De même, le système de stase, permettant de ralentir des portes ou des adversaires, entre en bonne part du gameplay, et surtout lors des phases contre les monstres les plus coriaces. Cela permet de gagner du temps et de pouvoir ajuster ses tirs.


On a donc des combats tout en intensité, toujours aussi jubilatoires et que l'on pratique instinctivement en apnée.

Un gros côté old school

Le remake est un modèle du genre, mais quand même, il accuse le poids des années, d'une certaine façon.

Déjà au niveau de la réalisation, qui est certes très chouettte, mais The Callisto Protocol (encore lui), fait bien mieux à ce niveau.


De plus, l'utilisation abusive des allers-retours dans des couloirs qui se ressemblent tous nous forcent à développer un syndrome appelé "réflexe de la pression du pouce droit toutes les quinze secondes", et consistant à appuyer sur R3 afin de faire apparaitre ce fameux trait bleu qui nous dit où nous devons nous rendre (oui, dans un vaisseau que l'on ne connait pas, mais passons...).

Il n'y a finalement aucune exploration, juste un suivi de tracé.

Et enfin, il y a le scénario. Je me souviens qu'il m'avait bien plu. Mais ici, il m'a semblé grossier... alors qu'il est strictement identique. C'est notamment sur la fin, où l'un des principaux twists est quand même bien lourd.