Chroniqué par Nicolas Gilles
Il y a des jeux qui ne se bonifient pas avec l'âge... Heroes of the Lance en fait clairement partie.Déjà à l'époque, il n'était pas inoubliable. La presse spécialisée ne s'y était pas trompée, beaucoup faisant figurer la cartouche en bonne place dans les daubes du mois. Ajoutez à tout cela le poids des années passées, et je vous laisse imaginer ce que l'on peut ressentir en dépoussiérant la boite du jeu.
Pourtant, c'était plutôt bien parti. Imaginez, un jeu reprenant la licence Donjons & Dragons, ça donne envie ! La trame suit un roman écrit en 1984 : Dragons d'un crépuscule d'automne. Vous incarnez huit combattants et allez devoir retrouver les disques de Mishakal dans une vieille cité abandonnée... Enfin, pas totalement abandonnée, puisque chaque âme que vous croiserez vous foutra sur la gueule !
Heroes of the Lance sur Master System.
Le jeu se présente comme un RPG à l'américaine. Rien à voir avec les Dragon Quest et autres Final Fantasy. On déplace son personnage en vue de côté, et on peut switcher entre les autres membres de l'équipe à loisir. Chacun dispose de compétences qui lui sont propres : magie, force, etc.
Le soucis, c'est que si les ambitions des développeurs sont (trop?) ambitieuses, le gameplay ne suit pas. Même pour l'époque, c'est lourd au possible. Votre personnage avance avec une lenteur affligeante et les combats sont d'une mollesse à rendre jaloux un escargot en hibernation.
Lorsque vous arrivez face à un ennemi, vous passez automatiquement en mode combat. Pour ce faire, il suffit de tapoter le bouton d'action... Enfin, un appui toutes les deux secondes suffit tant votre héros est arthritique.
La magie est également présente, avec des sorts offensifs et de soin, à utiliser en fonction du personnage.
Le jeu est plutôt court et finalement assez facile. Tant mieux, parce qu'il n'y a ni sauvegarde, ni mot de passe. Le tout est d'avoir la patience de s'y coller. Il vous faudra également une feuille à petits carreaux, car déambuler dans ce dédale sans carte n'est pas évident.
C'est très soporifique tout ça...
Le jeu a été adapté sur pas mal de supports, notamment le PC, l'Amiga, l'Atari ST et la NES.