Slider, ça ne vous dit rien ? Normal, le jeu est beaucoup plus connu sous le nom de Skweek sur les autres platesformes.

Un classique français


A la base, le jeu est sorti en 1989 sous le nom de Skweek sur Atari ST et Amiga. Edité par Loriciel, il sera rapidement adapté sur Amstrad CPC et arrivera même sur console où il connaîtra une adaptation PC Engine (chose très rare pour un jeu français) et Game Gear.

Il est développé par Stéphane Ducasse et Laurent Arditi, deux développeurs de Nice, en France. Qui travaillent alors sur leur jeu alors qu'ils sont étudiants.


Le succès ne se fait pas attendre, si bien que le jeu récoltera le Tilt D'or 1990, devant Rick Dangerous ! On se souvient plus volontiers de cet ersatz d'Indiana Jones plutôt que des boules de poil de Skweek, mais ce dernier vaut tout de même le coup d'œil. De plus, il ne va pas vous faire finir totalement névrosé, car sa difficulté est beaucoup plus accessible.

Les origines


En fait, quand on se penche sur l'histoire du jeu, tout pointe sur Skweek et non Slider, ce qui contribue à rendre cette version Game Gear particulièrement obscure. Et pour cause, le choix de la boule jaune vient d'un jouet pour chien appartenant à Stéphane Ducasse.

Pour le nom, c'est le président de Loriciel, Laurent Weil lui-même, qui a trouvé le nom : c'est en gros le bruit que faisait le jouet pour chien quand on appuyait dessus.


Chose marrante, les équipes du service communication de Loriciel ont réussi à retrouver des exemplaires de ce jouet pour chien et de l'envoyer aux rédactions de la presse jeux vidéo de l'époque dans un carton avec des trous dedans, pour que le jouet puisse bien respirer !

Si vous souhaitez en savoir plus, n'hésitez pas à lire l'interview de Stéphane Ducasse dans Pix'n Love #3.

De Skweek à Slider


Alors pourquoi avoir rebaptisé le jeu Slider pour cette version Game Gear ? Tout simplement parce que c'est une adaptation et les droits cédés, ce qui explique que ce ne sont pas nos développeurs français qui sont aux commandes.


En fait, le code source a été envoyé au Japon, et le jeu est sorti sans que les développeurs d'origine ne soient consultés.

Le jeu est assez différent des autres versions, et c'est clairement une version que Stéphane Ducasse déteste. Il la trouve trop simple, les développeurs japonais ayant doublé le temps limité pour terminer un niveau et pas mal de pièces ont été purement et simplement supprimés.

De mon côté, le fait de pouvoir profiter d'une version plus accessible et plutôt une bonne chose, car la difficulté des jeux micro était souvent abusée. On avait affaire à des développeurs amateurs qui passaient des centaines d'heures sur leur jeu, et n'avaient donc plus le recul pour ajuster la difficulté de leurs titres.


Du point de vue de l'adaptation Game Gear, le jeu a été entièrement repensé pour la console de Sega. Pas grand-chose à voir visuellement avec les versions micro d'origine et de leurs exubérances visuelles à base de couleurs bien flashy.

La vie en rose


Le but dans Slider ? Tout repeindre en rose. Lorsque vous passez sur une case, elle devient rose. Il ne vous reste qu'à faire de même sur l'ensemble des cases du niveau... et des 98 suivants, car le jeu compte pile-poil 99 niveaux.

Mais bien entendu, cela ne sera pas aussi simple. Il faut éviter les trous, ou encore les adversaires. Avec les niveaux, ils choppent des pouvoirs spéciaux, comme le fait de pouvoir se déplacer plus rapidement. Et généralement, ce n'est pas bon pour vous ! Heureusement, vous pouvez leur tirer dessus.


Il faut aussi réfléchir un petit peu, car régulièrement, de nouveaux types de dalles font leur apparition. Certains vous permettent de vous téléporter, d'autres font exploser des blocs, etc.

L'ensemble a un côté addictif, les niveaux étant assez rapides à traverser, si bien que l'on se dit tout le temps : "aller, un petit dernier et j'y vais". De plus, à chaque fois que l'on termine un niveau, on récupère un mot de passe qui nous évite de tout recommencer depuis le début à chaque fois.
Bon jeu

Slider

Slider, même s'il a la réputation d'être la plus mauvaise version de Skweek, reste tout à fait recommandable.

La note : 4/6 (Bon jeu)