Superfrog

Chroniqué par Nicolas Gilles

La quintessence du jeu de plateformes ? Sur Amiga peut-être... et encore.

Un zouli jeu de plateforme

En 1993, Team17 c'est un peu la star de l'Amiga. Techniquement, ça assure tout ce que ça peut. Cela donne des jeux comme Alien Breed ou encore Project-X.

De l'action, du shoot'em up... l'autre style à la mode au début des années 90, c'est le jeu de plateforme. Mario est passé par là, et dans la guerre consoles / Micro, la console gagne très haut la main avec des Super Mario World ou le premier épisode de Sonic, tous les deux sortis en 1991 respectivement sur Super Nintendo et Megadrive.


Et sur micro ? Bah rien d'aussi inoubliable. Alors quand la jet set de l'Amiga annonce un jeu de plateformes, on y met tous nos espoirs...

Un peu comme ceux qui voulaient voir en Body Blows le digne concurrent de Street Fighter II ? Non, ici il n'est pas question de naufrage.

Superforg est un bon jeu de plateforme, très bon même. Mais il ne peut absolument pas rivaliser avec les mythes de chez Nintendo et Sega.

La part belle à l'exploration

Pourtant, tout part bien. Superfrog est joli tout plein, avec des graphismes qui portent toujours autant cette fameuse patte micro. J'ai du mal à la qualifier, mais on la sent. Bizarre, mais aussi plein de nostalgie.

Ensuite, le jeu ne nous invite pas à foncer comme un con vers la droite, comme le font la plupart des jeux de plateformes. Non, ici, il faut récuper un certain nombre de pièces d'or, matérialisées en bas à droite de l'écran. Lorsque vous en avez assez, la porte de la fin du niveau s'ouvre et vous pouvez passer au suivant.

Le level design n'est donc pas linéaire, et c'est clairement le gros point fort de Superfrog. On prend plaisir à ramasser tout ce que l'on veut et à réfléchir si on va partir vers la gauche ou vers la droite, en haut ou en bas.


La maniabilité est excellente : notre petite grenouille répond parfaitement bien, et est même capable d'une très grande célérité. Toutefois, on reste sur micro, avec une maniabilité issue des années 80 avec des joysticks à un seul bouton. Ici, le bouton sert à tirer. Pour sauter, il faut appuyer sur... haut. Oui, pour la précision des sauts, on repassera.

Classique, mais très efficace

Comme souvent chez Team17, Superfrog bénéfice d'une réalisation hors pair, qui rend fier de posséder un Amiga. Oui : rappelons-le, en 1993, nous sommes encore à l'époque Atari pipi / Amiga caca. Il fallait choisir son camp.

Le souci, c'est que comme souvent également chez Team17, le gameplay manque cruellement d'originalité. Alors certes, le jeu repose sur un principe d'exploration bien différent de la plupart des jeux de plateformes de l'époque... mais ce n'est pas suffisant.


Les six niveaux que compte le jeu manquent de renouvellement, si bien que l'on finit par s'ennuyer un peu... Et pire que ça : a la lassitude s'ajoute le découragement, car le jeu augmente en difficulté au gré des niveaux. Et une difficulté micro, ben ça pique.

Reste que Superfrog, même s'il manque de renouvellement et d'originalité, reste un excellent jeu de plateforme, surtout sur micro. Donc on ne va pas cracher dessus et se faire plaisir à trouver toutes ces putains de pièces histoire de passer au niveau suivant.