Fini le thème de la lutte contre les épidémies de Pandemic, avec ce spin off, vous allez combattre l’évolution du mal. Bienvenue dans Pandemic Reign of Cthulhu.

Lovecraft for ever


C’est fou le nombre de jeux de société sur le thème de Lovecraft qui peuvent sortir. Même un jeu dont le thème est aussi éloigné que Pandemic a droit à sa version Cthulhu. Si éloigné ? Finalement pas tant que ça.

Chuck D. Yager a donc revu et corrigé les mécaniques de Matt Leacock avec Pandemic pour les adapter au monde infernal tout droit sorti de l’imagination fertile de Lovecraft. Visiblement, notre homme est fan de l’oeuvre de Lovecraft puisqu’il a déjà publié Rise of Cthulhu, un jeu de cartes pour deux joueurs sur le même thème.

Les mauvaises langues diront qu’un jeu ayant pour thème Cthulhu et contenant des figurines ne pourra que rencontrer le succès… Ils n’auront pas tort. Mais si l’ensemble fonctionne bien, alors pourquoi pas ? Et je dois de plus avouer que si les parties de Pandemic m’ont toujours plu, j’avoue ne pas apprécier la direction artistique et le thème. Ce Pandemic Cthulhu était donc exactement ce qu’il me fallait !

Pandemic Horreur à Arkham


Finalement, ce Pandemic Cthulhu fait grandement penser à Horreur à Arkham. On dirait même que ce grand classique du jeu de société coopératif a servi de base à cette adaptation, tout en se fondant dans les mécaniques de Pandemic.

Pandemic Reign of Cthulhu.
Pandemic Reign of Cthulhu.

Rappelez-vous Horreur à Arkham : il est question de sceller des portails le plus rapidement possible afin d’éviter que le mal ne s’installe durablement dans le monde des vivant. Finalement, dans Pandemic, c’est un peu la même chose, sauf que le mal en question, ce sont des épidémies.

Au début du jeu, les joueurs vont être amenés à incarner l’un des sept personnages disponibles dans le jeu. Ces personnages disposent de caractéristiques uniques qui influenceront très certainement la partie. Ainsi, certains n’ont besoin que de quatre cartes pour pouvoir sceller un portail, tandis que d’autres auront des capacités de combats plus efficaces.

Tous ensemble contre le mal


La série Pandemic est marquée par son côté coopératif. Il en va de même pour cette version Cthulhu. Les mécaniques sont les mêmes, mais il y a quelques petites choses qui changent. Par exemple, il n’y a plus d’éclosion qui pourraient répandre le mal. A la place, on va révéler l’un des six grands anciens, dont les effets peuvent s'avérer catastrophiques pour la partie. Si les six grand anciens sont réveillés (en terminant bien entendu par l’abominable Cthulhu), vous avez perdu la partie !

Le but du jeu reste le même que dans un Pandemic classique : fermer les quatre portails (plutôt que de trouver les quatre remèdes) avant que la pioche des cartes des joueurs ne soit tarie. Pour ce faire, il faut défausser cinq cartes du quartier en cours lorsque l’on se trouve sur un portail encore ouvert. On passe donc son temps à tâcher de récupérer le plus rapidement possible ces cinq cartes avant de passer au portail suivant.

Il est d’ailleurs possible de gérer la difficulté en fonction du nombre de cartes que l’on dispose dans la pioche des joueurs.

Le matériel est particulièrement soigné.
Le matériel est particulièrement soigné.

Du coopératif pas trop difficile


La difficulté est, une fois de plus, parfaitement équilibrée. Le mode facile se termine… facilement, comme son nom l’indique. Avec un peu de rigueur et de coordination, les parties en mode normal sont serrées, et on gagne régulièrement sur le fil du rasoir. Et pour les plus violents et les plus habitués, le mode difficile vous donnera du fil à retordre.

En gros, la gestion de la difficulté, même si elle se gère différemment que dans Pandemic, se révèle tout aussi bien calibrée.

De plus, Pandemic Cthulhu propose des figurines. Dans l’ensemble, le matériel est d’ailleurs plus soigné et plus cohérent visuellement. Ainsi, les petits cubes de couleur sont remplacés par des cultistes qu’il faudra éradiquer avant qu’il n’y en ait trois sur une même case sous peine de révéler le prochain grand ancien. Vous trouverez également des abomination, qui vous obligeront à jeter un dé si vous tombez sur sa case.

Oui, il y a bien un dé dans Pandemic Cthulhu ! Son utilisation colle parfaitement au sujet puisqu’il définit au hasard les points de santé mentale que vous pouvez être amené à perdre. Un ajout que tous les tacticiens pourront utiliser sans problème… mais pas sans avoir peur de voir son personnage sombrer dans la folie.

Lorsque votre personnage est fou, il ne va pouvoir jouer que trois actions lors de son tour, au lieu des quatre habituelles. Toutefois, il ne va pas craindre la folie...

Encore une spécificité de cette version Cthulhu par rapport à Pandemic : si tous vos personnages deviennent fous en même temps, vous perdez la partie ! Heureusement, sceller un portail alors que l’on est fou vous permet de récupérer vos précieux points de vie.

Beaucoup plus qu’un simple changement de thème


Vous l’avez compris, Pandemic Reign of Cthulhu est beaucoup plus qu’un passage du monde médical au monde lovecraftien. Si dans sa globalité, le jeu ressemble énormément à son modèle, une fois dans la partie, les mécaniques apportent des changements sensibles qui permettent une jouabilité un poil meilleure à mes yeux.


Pandemic Reign of Cthulhu , un jeu pour 1-4 joueurs de Matt Leacock et Chuck D. Yager, illustré par Chris Quilliams, Atha Kanaani et Philippe Guérin, édité par Filosofia pour des parties d'environ 40min.
Age conseillé : 14+.
Excellent !

Pandemic Reign of Cthulhu

Personnellement, le monde de Cthulhu me parlant beaucoup plus que celui de la médecine et des épidémies, je préfère très largement jouer à Pandemic Cthulhu plutôt qu’à un Pandemic classique. Les mécaniques ont été vraiment bien adaptées, c’est simple, et ça fonctionne bien. Après, c’est assez vite redondant, comme souvent dans les jeu coopératifs sans scénarios.

La note : 5/6 (Excellent !)