En 1989, Fujitsu lance sur le marché japonais une gamme de micro-ordinateurs qui va connaître par la suite un grand succès. Monoblocs, ils intègrent l’unité centrale et l’écran tout en conservant un clavier séparé. Cette disposition fait énormément penser aux premiers Macintosh d’Apple. Outre un look sympa, ce qui différencie ces micros de la concurrence est sans conteste l’aptitude qu’à eu Fujitsu à les orienter pour le jeu.

Afin de toucher le monde des consoles, les têtes de la firme décident de la remodeler en console afin de pouvoir la mettre dans le salon de monsieur tout le monde. Quelques circuits dédiés font leur apparition et la machine fini par ressembler visuellement à s’y méprendre à la Nec Duo-R, sortie un peu plus tard.
La machine arrive sur le marché en 1991. Vendue près de sept cents dollars, elle se réserve à une clientèle aisée… Mais finalement pas tant que cela. Son architecture reste celle d’un PC. Son processeur reste donc un Intel i80386 DX à 16 Mhz, ce qui en fait tout simplement la première console 32 bits du monde.
Le but de Fujitsu est très simple : proposer une console capable de lire les jeux issus de sa gamme FM Towns. Pour ce faire, la console est dotée d’un lecteur de disquettes 3.5 pouces, car à cette époque, l’écrasante majorité des jeux est toujours disponible sur disquettes. Le lecteur de CD-Rom simple vitesse est quant à lui plutôt utilisé pour les jeux développés spécifiquement pour la console. Avec des hits comme Alone In The Dark ou encore Raiden, il y a de quoi faire baver tout joueur qui se respecte. D’autant que la qualité est au rendez-vous.
La manette est très classique, avec sa croix directionnelle et ses deux boutons. Elle convient néanmoins à la plupart des gameplays de l’époque. A noter que si elle dispose de prises de type DB9, le format n’est absolument pas standard, aucune manette issue de la concurrence ne fonctionne donc dessus, ce qui est bien dommage.

La FM Towns Marty fait beaucoup penser à une Duo-R dans sa forme.
La FM Towns Marty fait beaucoup penser à une Duo-R dans sa forme.

Malgré cela, la console ne se vend que très peu. Malgré une architecture puissante alliée la possibilité d’ajouter un clavier et une souris pour en faire un véritable micro, le public ne marche pas. Plutôt que de la comparer aux autres ordinateurs de type FM Towns, les gens la comparent plutôt aux Super Nintendo et autre Megadrive, certes moins puissantes mais surtout beaucoup moins chères.
Pourtant la console / micro a de quoi plaire. Le monde de la micro n’en est encore qu’à ses balbutiements au Japon : les machines sont très chères, de même que les jeux. Il faut compter en moyenne entre 70 et 140 dollars pour se payer un jeu ! Ces prix très élevés s’expliquent principalement par le faible nombre de ventes que les éditeurs doivent compenser pour se faire un peu de marge.

Fujitsu ne va pas pour autant baisser les bras et, un peu plus tard, en 1993, sort la Marty 2. De couleur grise un peu plus foncée, elle se démarque surtout de sa grande sœur par un processeur central bien plus puissant : le 486.
Elle permet aussi de se connecter via une prise téléphonique sur ce qui doit être à l’époque l’ancêtre d’internet pour recevoir des bulletins d’information, chatter, et même jouer en réseau.
Cette fois, le succès est au rendez-vous. Sans faire un tabac, les ventes se portent bien. Le monde de la micro a percé un peu plus et, si le prix des machines n’a pas vraiment baissé, les gens y sont plus sensibles et le prix des jeux a par contre été réduit de près de moitié.

La firme japonaise va continuer de soutenir sa console jusqu’à l’arrivée de la vague des 32 bits où la Saturn et surtout la Playstation vont tout ratisser sur leur passage. Bon nombre d’éditeurs tiers continueront de sortir des jeux sur Marty, avec principalement des jeux assez olé olé très orientés hentai comme Dragon Knight IV. La console étant très prolixe dans ce genre, elle mérite bien son statut de console pour obsédés.
Reste que contrairement à ce que la presse française de l’époque annonce – eh oui, déjà en 1993 il fallait choquer – la Marty ne propose pas que des jeux mettant en scène de jolis tétons roses.
Puisque c’est comme ça, je vais me faire une petite partie de Raiden moi.

Fujitsu FM Towns Marty côté technique

Microprocesseur : Intel i80386 à 16 Mhz, pour la Marty 2 c’est un 486
Mémoire vive : 2 Mo
Vidéo : jusqu’à 1024 sprites en 16x16 pixels. Résolution : de 352x232 à 640x480. Palette de couleur de 32768 couleurs dont 256 affichables simultanément
Son : 6 voies FM, 6 voies PCM
Prix d'origine : Environ 700 dollars