Un témoignage inmanquable puisqu'il vient d'un démomaker. Quelques souvenirs devraient commencer à affluer... Un artcile inconournable sur une époque incontournable !

Le bruit mécanique répétitif du lecteur de disquette en attente de sa "proie"... Et, à l'écran, une main tenant un disquette bleutée ! Voila, en résumé, le premier contact avec l'une des machines les plus magiques de tous les temps : l'AMIGA !

 

 

La plupart des 25-30 ans se rappelleront certainement avec beaucoup de nostalgie des nombreuses heures (voir des nombreuses "nuits") en compagnie de leurs amis, a martyriser leur joystick sur Kick Off (jeux de foot légendaire)... Mais résumer l'AMIGA à une simple machine de jeux serait un outrage à sa mémoire, pire, un insulte, voir même un sacrilège ! Quel possesseur d'AMIGA ne s'est jamais essayer à Deluxe Paint ou encore à l'une des nombreuses versions de Sound Tracker ? (respectivement des logiciels de dessin et de musique) 

 

    

Deluxe Paint                            Protracker De ce fait, cette machine se trouve à l'origine de véritables "artistes" informatiques précurseurs du multimédia moderne. Ce phénomène fut d'autant plus important que toute cette énergie créatrice fut canalisée dans une communauté que l'on baptisa : "LA SCENE".

 

Celle ci regroupait de nombreux groupes composés de graphistes, de musiciens, de programmeurs et de"swappers", ces derniers étant charger de "spreader" (diffuser) les créations des différents groupes, et du leur en particulier ! Peu à peu les démos firent leur apparition, certes sobres au début mais s'enrichissant d'un "design" (style) de plus en plus sophistiqué.

 

Ecran classique logo sur fond noir de la megademo de Budbrain...

 

Un peu plus recherché, le fond est de couleur, et les effets 3D font leur apparition...

 

On sort enfin des présentations classiques : Announce de Lemon.

 

Toujours dans l'innovation : le groupe Melon... Ici le logo rebondit sur un cube 3D gélatineux...

 

 

Ce terme "démo", quasiment indéfinissable pour le néophyte, désigne une sorte de clip "multimédia" mêlant des effets spéciaux qui relèvent de véritables prouesses techniques des enchaînements de musiques, ainsi que toutes sortes de visuels (logos, polices de caractères, images, etc...) ! Le tout ayant été réfléchi, conçu et finalisé avec la collaboration de tous les membres du groupe, du moins ceux concernés par la production... On peut rapprocher l'origine des démos aux "intros" de groupes PIRATES que l'on retrouve associées aux logiciels piratés, une sorte de signature et ce, dés l'époque des Commodore 64 et autres CPC 6128. Et même si quelque fois la frontière entre les deux scènes a pu être floue, la SCENE démo reste un milieu à l'ambiance bon enfant.

On trouve toutes sortes de variations à ces productions : - Intros (Pas forcément pirate d'ailleurs...) - Dentro (Entre intro et démo) - Démos (En disquette ou en fichier) - Mega démo (souvent sur plusieurs disquettes, mais finalement englobée dans le terme "démo") - Music Disk (collection de musiques d'un groupe ou d'un musicien en particulier) - Slide show (collection d'images d'un graphiste) - etc... (la liste est non exhaustive) La SCENE s'est étendue a plusieurs pays, personne ne sait vraiment comment tout cela a bien pu commencer (les racines du mouvement remontent au Commodore 64, autre machine mythique) mais le résultat fut que non seulement celle ci était présente en Europe mais également sur d'autres continents (je me rappelle avoir eu des contacts en Australie !)... Certains groupes sortirent du lot, on se rappellera notemment de (sans aucun ordre spécial) SCOOPEX, ANDROMEDA, ANARCHY, SPACE BALLS, LEMON. , DREAMDEALERS, MELON DEZIGN, CRUSADERS, SANITY, (T)RSI, ALCATRAZ, THE SILENTS, PHENOMENA, REBELS, KEFRENS, ETC... ETC... 

 

Logo de Hof

Logo de Raaa

Logo de Facet

Logo de Mystix (?)

Image de Cougar (A1200)

Logo de Hof

Logo de Uno

Logo de Peachy

Logo de Uno

 

Avant même que le principe d'Internet ne révolutionne le monde des communications, la SCENE avait déjà tissé sa toile grâce à tous les moyens disponibles à l'époque : le courrier, le téléphone, les BBS, le minitel, et les "magaZINES", sortes de journaux sur disquette dont les plus célèbres resteront (à ma connaissance) THE EUROCHARTS et STOLEN DATA qui en plus des NEWS, 

ADVERTS (petites annonces le plus souvent pour trouver des "contacts") 

proposait un classement des meilleures démos, musiciens, graphistes, etc.. 

grâce au vote de tout un chacun (par courrier ou même par fax) !

 

Menu de l'Eurochart N° 24, dessiné par Facet, l'un 

des plus grands graphistes Amiga à mon goût.

 

Pour l'anecdote, certains swappers ayant une activité "industrielle", on en arriva à trouver la formule "STAMPS BACK" sur les courriers qui accompagnaient les disquettes. On demandait simplement à renvoyer les timbres afin que ceux ci soient réutilisés grâce à un procédé relativement simple mais que je tairai. Pour le téléphone, d'autres utilisèrent des "BLUE BOX", boîtiers magiques qui rendaient les communications "gratuites", et voila

 comment je me suis retrouvé en discussion téléphonique avec un contact espagnol 

dont l'appel transitait par Taïwan :-) Je dois maintenant mettre l'accent sur l'une des formules les plus représentatives des rapports que j'ai pu entretenir au sein de la SCENE AMIGA : "FRIENDSHUP RULES !" En effet, souvent les "contacts" dépassaient le simple échange de disquettes. Et c'est ainsi que l'on échangeait toutes sortes de choses et que l'on se créait de véritables AMIS ! Il ne faut pas croire que la SCENE fut un phénomène marginal, son importance devint telle que même des émissions télévisés lui consacrèrent des sujets dans plusieurs pays ! De plus, les PARTIES donnaient lieu à toutes sortes de concours. Ces grands rassemblements étaient l'occasion d'échanges et de rencontres toujours très intéressantes. Toutes sortes de concours y sont organisés : de démos, de musiques, d'images 

crées pendant la partry ou précedemment... A cela ajoutons une touche folklorique lors de certaines 

manifestations, pendant lesquelles l'on peut s'essayer aux coups de masse sur du Pc 

ou de l'Atari St, faire du lancé d'écran, des parties de football, etc.. etc.. etc..

 

La chambre classique de l'Amigaïste moyen ;-)

Vue d'ensemble d'une Demo Party !

Un Amiga en pleine action...

Photo d'artistes du groupe Melon.

Pendant les Demo Party, il faut bien dormir un peu !

Souvenir de la guerre féroce : Atari VS. Amiga.

L'apparition de l'AMIGA 1200 !

 

 

La révolution annoncée ne concerna principalement que les graphistes (avec un palette de 256 couleurs 

simultanées au lieu des 32 couleurs de l'AMIGA 500), alors que les musiciens continuèrent à se "contenter" des 

4 "malheureux" canaux digitaux déjà très bien exploités. L'apogée fut la prise en charge généralisée des 

disques durs et le système d'exploitation en version 3.0 dont la stabilité ferait pâlir bien des OS actuels 

(n'est ce pas Mr Bill Gates:-). Certes la puissance progressa grâce à un processeur plus puissant (un 

68020 à 14 mhz en lieu et place du 68000 à 7mhz !) mais il faut avouer que Commodore rata le 

coche en ce qui concerne la 3D, en tout cas telle qu'on la connaît aujourd'hui...

Ainsi alors que le PC montait en puissance du coté ludique, Commodore, lui,  se reposait sur ses lauriers... Je n'aborderait pas le déclin de cette machine qui restera dans ma mémoire comme un drame tout aussi effroyable que le naufrage du Titanic...

Aujourd'hui le possesseur d'Amiga fait office de rebelle, de résistant au même titre que l'utilisateur

d'un MAC (quoique...) ! Mais posséder un Amiga reste un plaisir réservés aux initiés et que seuls

ceux qui ont vécu ses années de gloire peuvent apprécier ! Aujourd'hui, les groupes tentent de

migrer vers le Pc mais l'esprit de l'Amiga semble bien n'appartenir qu'a l'Amiga. La créativité 

est sacrifiée sur l'hôtel de la performance technique au dépend du design...

 

Comment pourrais je oublier les mois passés sur Deluxe Paint à dessiner pixel par pixel les graphismes dont le groupe avait besoin, les nuits passées où nous étions tous rassemblés pour CREER ! Avec le recul, je dois dire que j'y ai consacré toute mon adolescence, mais quels souvenirs ! Aujourd'hui c'est la larme à l'oeil que je revois toutes ces merveilles mais.. qui sait... peut être un jour le phœnix renaîtra de ses cendres... Hiro / LiQuiD... << ONLY AMIGA MAKES IT POSSIBLE >>