Beaucoup connaissent la série, mais généralement on ne connait pas - ou ne se souvient pas ! - des premiers épisodes. Comment sont arrivés ces pavés qui ont grandement fait avancer le monde du RPG ? Il suffi de lire le dossier !

Final Fantasy est une série qui a grandement contribué à la popularisation du RPG (pour Role Playing Game) en France et en Europe. Une progression très rapide pour ces jeux offrant toujours une excellente qualité. Mais comment font-ils ?

Les balbutiements
Le premier Final Fantasy est sorti en 1987 sur Famicom, la Nes japonaise. Déjà, le jeu disposait d’un scénario très riche, agrémenté de moult rebondissements. La terre se meurt, et c’est à quatre guerriers lumière qui, à l’aide de leur gemme sacrée, vont parcourir monts et marrées afin de redonner à la Terre sa richesse et sa vigueur d’entant. Bien évidemment, vous incarnez l’un de ces quatre guerriers, chacun ayant une classe particulière, comme le guerrier, le mage, etc.

Le système de combat innove par rapport aux productions du genre : comme dans tout RPG classique, les combats se font au tour par tour, mais cette fois, vous pouvez choisir les actions de vos personnages pour l’ensemble d’un tour, ce qui apporte une notion tactique supplémentaire aux bastons.
Mais ce qui a fait le succès du jeu, c’est son système de job : en effet, le joueur devait choisir une caste (fighter, monk, black mage, white mage, etc), et se battre afin de faire augmenter les niveaux de son personnage, et en fonction de cette caste, le personnage évoluera différemment en terme de compétences.

Il faut savoir que ce jeu était un peu le jeu de la dernière chance pour Squaresoft, qui connaissait de grosses difficultés pécunières à cette époque. D'où le nom de 'Final'.
Maintenant on sait qu'il ont été loins de se planter en lançant cette mythique série !

Final Fantasy II sort fin 1989, le scénario est bien plus riche. Les personnages disposent maintant d'un vrai nom et d'un caractère qui leur est propre, ils ne sont plus les simples guerrier de lumière, presque anonymes, du premier épisode. Le reste du jeu comporte beaucoup d’améliorations du premier épisode, et principalement au niveau des combats : selon la stratégie que vous adopterez, vous développerez vos capacités d’attaque ou de défense, au détriment de son alter ego ; un principe assez bizarre mais très efficace. De même, les armes et magies pouvaient évoluer en fonction de l’utilisation que l’on en avait. Le problème était que le jeu était d’une difficulté assez élevée, l’imposant d’office aux plus acharnés.
Final Fantasy III marquera, l’année suivante, la fin de la série sur la 8 bits de Nintendo. Proposant plus d’une vingtaine de métiers différents, le système de job est encore plus poussé. Le jeu innove par ses aspects graphique et sonore très bons proposant un univers riche et varié agrémenté de musiques qui commencent à faire parler d’elles.

Super Nes For Ever
Le quatrième volet de la série sort sur Super Famicom, le scénario est encore plus profond, allant jusqu’à tramer des liens entre les différents protagonistes : chacun à ses objectifs, son histoire et son caractère, qui le pousseront à se comporter différemment en fonction de la situation.
Le jeu connaît enfin le succès qu’il mérite. Les volets sur Famicom ne connurent que l’estime des fans, et beaucoup s’y sont essayé bien des années après leur sortie, pour voir ce que donnaient les premier épisodes. L’éternelle série rivale, Dragon Quest, se vendait beaucoup mieux. Sur Super Famicom, la donne n’est plus la même, Square affirme sa suprématie et les ventes tendent à être les même d’un côté comme de l’autre.
Le succès au Japon décollant enfin, Square America développera un opus spécialement pour les Yankees, Mystic Quest, qui sera d’ailleurs le premier RPG à se voir traduit en Français.

Final Fantasy V sort en 1992. Un scénario riche, de nombreuses classes et une utilisation de la technique qui fait cracher ses tripes à la Super Famicom, tout était là pour faire ce qui allait être un des plus gros succès de l’histoire du RPG.
Mais ce n’était que le précurseur. Square, au sommet de son art, sort le désormais mythique Final Fantasy VI en avril 1994. Pas moins de quatorze personnages, un scénario digne de la série, et surtout, surtout, un cachet graphique qui marquera toute une génération de joueurs. Tout ce qui fait de Square ce qu’il sera plus tard est posé : une maîtrise technique excellente, des graphismes féeriques, des musiques enchanteresses, bref, le pied !
Chaque personnage propose de nombreuses variations du scénario, en fonction de son background et de sa personnalité. Il aura ainsi à accomplir de nombreuses quêtes annexes qui rallongeront d’autant la durée de vie du jeu – car c’est aussi là ce qui caractérise la série – et feront plonger le joueur un peu plus profondément dans ce monde virtuel. Pour beaucoup c’est l’un des meilleurs – si ce n’est LE meilleur – épisodes de la série.

L’éveil des européens
Et l’Europe dans tout ça ? On a vu qu’une version était sortie aux Etats-Unis et en Europe, mais une seule adaptation sur une série qui compte déjà six épisodes (ou sept si on compte Mystic Quest) !
On touche là un gros problème pour nous autres qui ne comprenons pas le japonais : Square ne croyait pas beaucoup au marché américain, et encore moins au marché européen. Les cons. Oui il faut le dire. Par exemple, il faudra attendre une bonne année avant de voir une version américaine de Final Fantasy IV ! Pour le coup, le jeu est renommé Final Fantasy II, de même que FFVI sera FFIII outre atlantique. Pas facile pour ceux qui ne connaissent pas bien la série. Ces versions sortiront chez les ricains seulement, nous on peut toujours courir, mais déjà, les fans pouvaient avoir une version en anglais bien plus facile à comprendre ! Une bonne raison d’apprendre l’anglais, ou de se perfectionner.

Oui, mais tout cela va changer, lors de l’arrivée sur Playstation de la série avec Final Fantasy VII en janvier 1997. Et là c’est la claque, tout simplement le plus beau RPG jamais sorti à cette époque, les capacités de la console de Sony aidant beaucoup. Les images de synthèse font leur apparition et entrecoupent magnifiquement le jeu. Cela marquait un autre talent de Square : celui des vidéos, toujours plus belles les unes que les autres.
C’est à partir de là que Square va lâcher Nintendo, un gros coup dur pour la firme de Mario… Mais il faut avouer aussi que Yamauchi, le président de Nintendo, n’a pas fait dans la dentelle en envoyant royalement chier SquareSoft lorsqu’il a parlé d’aller développer chez la concurrence. Ah là là, il ne faut pas être trop imbu de soi-même. Et même lorsque, lors de la sortie de la GameCube, des rumeurs ont affirmé que Square allait retourner chez Nintendo, Yamauchi a encore semé sa merde en disant qu’il n’avais pas besoin de SquareSoft dans ses rangs. Pourtant la présence de Square sur une console dans les starting blocks est un gage de bonnes ventes, principalement au Japon où beaucoup achèteront la console presque uniquement pour les jeux de la firme.
Autre changement dans la série, c’est le côté science-fantasy, alors que les précédents opus étaient très heroic-fantasy, beaucoup de fans seront déçus. De même le scénario est moins profond, mais toujours aussi bon, même si l’on rentre moins dans cet épisode que dans le précédent. Mais quelle baffe pour les joueurs Américains et Européens ! C’est en effet ce jeu qui convertira nombre de joueurs aux fameux RPG et popularisera le genre. L’aventure est extrêmement longue, avec ses nombreuses quêtes annexes, bon nombre d’acharnés ont bloqué le compteur de la carte mémoire à 99 heures…
Un an plus tard sort Final Fantasy VIII. Mais comment font-ils pour tenir un rythme si serré ? Square utilise tout simplement plusieurs équipes ! C’est l’équipe du VIII qui se sera occupée du X tandis que les anciens s’occupaient du IX.

Encore un tournant dans la série : fini les personnages tout petits en SD (Super Deformed), place aux perso normaux. L’aspect graphique est toujours aussi poussé et les vidéos sont encore très belles. Cette ouverture permet d’attirer un plus grand nombre de joueurs, avec quelques filles, qui pourtant n’étaient pas encore très attirées par le genre. De même le changement de politique de Square en matière d’exportation nous à afin permis d’avoir des versions dans de nombreuses langues, dont le français. Une bonne prise de conscience, chaque nouvel opus rapportant presque autant en Europe qu’aux Etats-Unis !
Par contre, cet épisode, pour les fans, fait un peu tâche dans la série. C’est certes un excellent RPG, mais un Final Fantasy moyen, c’est dire la qualité de la série. Le scénario est toujours très axé science-fantasy, ajoutant une histoire d’amour, encore une innovation, mais doublé d’une ambiance un peu trop froide. Le grand public appréciera, les fans un peu moins.

Final Fantasy IX, sorti en février 2001, renoue avec les épisodes 8 et 16 bits, avec une ambiance heroic-fantasy très prononcée. C’est un énorme carton, on commence à s’y habituer. Mais pour cette fois, les fans et le grand public seront tout les deux comblés. On trouve toujours ce fin mélange de technologie et de Moyen Age, avec cette fois un dosage beaucoup plus subtile. Mais on retrouve aussi le Character Designer de Final Fantasy VI entre autre. Autant dire LE maître Heroic-Fantasy de la série. Yashitaka Amano, c’est son nom, est un magaka très connu ayant réalisé le design des six premier épisodes des Final Fantasy, ainsi que toutes leurs jaquettes respectives. Sombre et névrosé, on lui doit entre autre une participation à des séries comme Vampire Hunter D.

Annexes
Mais on trouve aussi beaucoup d’autres choses sur les Final Fantasy. Square, devant le succès phénoménal de sa série, en a fait beaucoup d’adaptations. Outre les versions américaines sorties bien après les premiers volets japonais, on trouve aussi des adaptions des volets VII et VIII sur PC, mais ce n’est pas Square qui s’est chargé de l’adaptation, et, même si les graphismes sont revus à la hausse, les vidéos perdent en qualité, de même que le jeu en général. A éviter.
On trouve aussi beaucoup d’adaptations sur Wonderswan et Wonderswan Color, mais encore une fois, ce sont uniquement les japonais qui pourront en profiter. Vraiment dommage.
Il y a aussi les Final Fantasy Chronicles, Adaptations des épisodes Super Famicom sur Playstation. Cette première mouture est sortie au Japon et aux Etats-Unis, mais encore une fois les Européens l’on eu dans l’os. Les graphismes n’ont pas été améliorés, mais on trouve des cinématiques ajoutées, d’une très bonne qualité. Une deuxième version propose Final Fantasy IV et Chrono Trigger, un autre excellent RPG de Square sur Super Famicom.

Et la Game Boy ? On trouve une version un peu bizarre, Mystic Quest chez nous, Seiken Densetsu au Japon, est en fait un RPG développé par Square, mais qui n’a rien à voir avec sa série fétiche. Pourquoi en parler ? Tout simplement parce que pour des raisons marketing, le jeu est sorti aux Etats-Unis sous le nom de Final Fantasy Adventure.
Mais la Saga a aussi été utilisée pour faire un excellent Tactical RPG, Final Fantasy Tactics. Le scénario est assez profond, mais ce n’est pas le point fort du jeu. Ce qui fait toute sa force, c’est la stratégie à appliquer lors des combats, le jeu se décomposant en une succession de scènes où il faut se battre au tour par tour dans la plus pure stratégie des jeux de rôle, à l’instar d’un Vandal Hearts.
Encore un carton énorme, Square posant là le meilleur T-RPG jamais sorti. Il faut dire que ce jeu a été réalisé par l’équipe qui s’occupe des Ogre Battle, un gage de qualité plus que certain.

On trouve aussi un grand nombre de produits dérivés, figurines ou autre, représentant les différents protagonistes de la série.
Le plus connu est sans conteste Chocobo ! Qui ne se souvient pas des élevages de ces petits poulets jaunes dans Final Fantasy VII ? Il faut savoir qu’on le retrouve dans presque tous les épisodes : dans les trois premiers, il servait de moyen de transport, dans le IV, les Chocobos noirs donnent une certaine sorte de magie, dans le V, c’est tout simplement le meilleur ami du protagoniste du jeu. Si on peut les chevaucher pour se déplacer dans le VI, il faut attendre le VII pour pouvoir essayer d’en élever, dans une version light d’un Pokemon. Les épisodes VIII et IX n’y font pas exception où ces petites créatures jalonnent les aventures…

On trouve d’ailleurs plusieurs jeux où les Chocobo sont à l’honneur, ainsi, un Donjon RPG, Chocobo No Fushigina Donjon (on trouve deux volets à cette série), est sorti, où c’est notre charmant poulet qui y tient la place principale. On le retrouve aussi dans un jeu de course à la Mariokart, et dans pas mal d’autres jeux de Square, le bestiau ayant pris la place de mascotte de la firme. On peut dire que généralement les jeux le mettant en scène sont plutôt réservés aux plus jeunes, et souvent ces sorties ne se cantonnent qu’au Japon.

Le Film !
On avait déjà connu ça avec Street Fighter, Mario ou encore Mortal Kombat, on pouvait donc craindre le pire. Mais encore une fois Square innove : le film sera entièrement réalisé en images de synthèses ! Un pari très lourd, puisque très coûteux et très long. Cela n’est pourtant pas très étonnant, vu la qualité des cinématiques de la série, on ne s’étonne pas de ce choix.
Près de quatre ans ont été nécessaires à la gestation le film. Il en ressort un truc qui pulvérise tout ce qui se fait dans le domaine, décidément, c’est une habitude chez Square. En image fixe, la plupart des personnages sont photo réalistes, et une personne qui ne connaît pas trop le cinéma peut facilement demander le nom de l’acteur !
Par contre, beaucoup ont reproché au film de n’avoir des Final Fantasy que le nom. Bon nombre de fans sont allés le voir dès sa sorti, le 11 Juillet 2001, en ont pris plein les mirettes, mais n’en ont pas eu pour leur argent pour autant. Ben oui, aucune allusion à la série, aucun personnage, pas de Chocobo, rien du tout ! Vraiment frustrant au possible.

Le scénario est assez simple, voir même bateau, en tout cas ce n’est pas le point fort du film. Un bon exercice de style ? Peut-être un peu plus tout de même, mais une grande déception pour un titre dicté uniquement par les commerciaux de chez Square.
Au niveau du succès, le film à coûté tellement cher que Square est tout juste rentré dans ses investissements. Le film n’aurait rapporté que 80 millions de dollars alors que beaucoup de rumeurs annoncent que sa conception en aurait coûté au moins 140 ! Il a été décidé d’arrêter cette nouvelle activité, puis peu à peu les dirigeants sont revenus sur la question. Cela, seul l’avenir nous le dira.

Ainsi, cette série est vraiment très riche, avec pas une seule rature dans la série même. Des épisodes annexes qui peuvent être aussi bons que mauvais, mais vu le nombre, on ne va tout de même pas se plaindre.
Une série mythique incontournable dans les annales du jeu vidéo.

Un grand merci à Zoka pour m'avoir permit de corriger des erreurs honteuses :)